Totalement inconnu de par chez nous (d'ailleurs, il n'y a aucune édition vidéo française), Wet Hot American Summer est un film qui, malgré son échec américain, a eu un culte tenace de la part de fans acharnés. Ce qui fait qu'en 2015, Netflix a proposé une série préquelle. Mais pour le moment, parlons du film, qui est une merveille d'humour non-sensique comme j'aime.
L'histoire est celle du dernier jour d'un camp de vacances en 1981, en prévision de la fête finale en soirée. On a là toute une troupe déjantée, y compris les moniteurs, qui veulent passer un moment inoubliable. Ça peut être en voulant mater les filles, concrétiser un amour ou réussir cette fameuse soirée. C'est également l'occasion de voir des têtes fort connues aujourd'hui faire des premières apparitions comme Bradley Cooper (en moniteur gay), Amy Poehler (monitrice qui insulte tout sur son passage), Paul Rudd (qui roule de ces galoches !), et un incroyable Christopher Meloni (oui, le sale type de Oz !) en cuistot revenu de la guerre et qui fourche dans ses mots de façon à ce qu'il dit paraisse très bizarre aux yeux du monde. A un moment donné, il dit qu'il veut faire l'amour à son frigo ... et ce dernier arrive, liant ainsi la parole au geste, tout en sensualité ! On le voit même parler à une boite de conserve, sa seule amie ... qui lui répond.
Il faut savoir que le film est une toute petite production indépendante (moins de 2 millions de dollars), mais il y a une inventivité dans les gags, souvent débiles, et à laquelle les acteurs semblent ravis de se rouler dans cet humour absurde. On a un personnage, nommé Coop (avec une coupe afro) qui demande conseil à Christopher Meloni comment draguer une fille. Ce dernier va l'entrainer avec une séquence à la Rocky, mais en lui faisant faire n'importe quoi, mais qui rappelle beaucoup Rocky 3 d'ailleurs avec le sous-entendu homosexuel qui va bien.
Le film est au fond une suite de scénettes, sans réelle histoire globale. Pour nous Français, on pense parfois aux Bronzés, mais également à ce que serait une version débile de Moonrise Kingdom. A noter également une B.O. d'enter qui reprend beaucoup dans l'esprit ce qu'on entendait dans les années 80.
C'est ainsi bourré de petites histoires, dont celle du Skylab, ou un échange surréaliste de chemises, mais c'est un humour, proche des ZAZ, qui me touche particulièrement. Qu'importe si tout ne marche pas, on sent de la volonté de David Wain une volonté féroce de balancer du gag, et de ce point de vue-là, Wet Hot American Summer est très réussi !