Difficile de trouver un cinéma qui diffuse ce film de Demián Rugna, enfin du moins si on n'habite pas à Paris ; mes attentes n'en étaient alors que plus grandes lorsque j'ai mis les pieds dans la salle. Et quelle claque ! Je veux dire, quelle claque visuelle du moins ! Non pas que le film soit spécialement beau, encore que la mise en scène soit très soignée, mais alors c'est au niveau du gore que le film m'a le plus surpris.

Je comprends en effet maintenant pourquoi le film est interdit aux moins de 16 ans. Nous n'avons pas du gore fun comme dans "Abigail" par exemple, sorti récemment, ou alors même comme dans des trucs dégueulasses du style "The Human Centipede", "Evil Dead", "Saw" etc. Même "Snuff 102" est assez gentillet à côté. Non ici, c'est une violence vraiment viscérale, appuyée par l'ambiance du contexte vraiment ultra oppressante de ce village argentin brumeux et perdu au milieu de nulle part. Les habitants ne sont pas en reste non plus puisque ce sont des locaux qui alimentent ces histoires de possession. Le film n'est de plus pas seulement gore mais également poisseux (une des premières scènes, dans la chambre, nous met d'ailleurs directement dans le bain) et suintant, il est même quelques fois difficile de rester les yeux rivés sur l'écran (enfin après, tout dépend de la sensibilité de chacun).

Bref, si tout ça est réussi (et encore, je n'en ai pas dit la moitié, on a des scènes vraiment marquantes visuellement, comme la mère et l'enfant par exemple ou même le délire avec le chien et ce qui s'en suit), c'est l'histoire qui pêche un peu. Eh oui, bien que nous soyons dans un film d'horreur classé et primé, cela ne lui empêche pas d'être très codifié. Alors pas de jump-scares à la Conjuringverse ni d'exorcismes racoleurs à la "L'Exorciste Dévotion" mais nous avons tout de même une histoire qui prend quelques-fois des raccourcis grossiers et qui met en une nouvelle fois en scène des personnages aux idées complètement débiles et irréfléchies. Alors on comprend au début que la surprise, la précipitation etc. font prendre des décisions hâtives au père mais après, y a plus trop d'excuses (notamment la scène dans l'école).

Puis certaines scènes sont un peu longues, on sent bien que les dialogues ne font quelques-fois que remplir et que le gore ne sert que de cache-misère. Néanmoins, le film surprend de par son coté très pessimiste qui vient une nouvelle fois surprendre le spectateur.

"When Evil Lurks" reste malgré ses quelques problèmes liés au scénario un film qui tient la route et qui reste en tout cas bien plus marquant que la majorité des films d'horreur américains récents.

Shawn777
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le 30 mai 2024

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