Grosse sensation des festivals en début d'année (notamment à Gérardmer), When Evil Lurks raconte l'histoire de deux frères, qui découvrent un homme possédé par un démon au sein-même de leur petit village. Et dès la première seconde, le ton est donné. L'œuvre s'ouvre sur un début tonitruant, à l'ambiance irrespirable, qui n'est pas sans rappeler la maestria de Sorogoyen dans As Bestas. Le long-métrage offre ainsi une revisite brillante du concept de possession, transcendée par le folklore argentin. Un concept pourtant déjà rongé jusqu'à la moelle dans le cinéma d'horreur, mais qui fait vraiment mouche ici.
En résulte un projet véritablement malsain, dégoulinant d'une putrescence et d'un sadisme assez unique. L'œuvre n'épargne personne ; ni les adultes, ni les animaux, ni les enfants. Surtout pas les enfants, en fait. Certaines scènes et idées fonctionnent à merveille, et on garde quelques grandes images chocs en tête. Malheureusement, impossible de nier que le long-métrage reste une petite déception personnelle.
Car à côté de ces séquences brillantes, le film s'écroule petit à petit. Certaines mises à mort sont vraiment rushées (scène de la chèvre ou scène de la voiture en journée), et la gestion du rythme est clairement en dents de scie. Pire, l'ensemble finit par s'emmêler dans sa propre mythologie, avec une scène finale dans une école beaucoup trop étirée (et bavarde). À la manière de Talk to Me l'an dernier (La Main en VF), le long-métrage n'est jamais aussi bon que lorsqu'il reste mystique, et qu'il n'essaie pas à tout prix de justifier son récit. Une petite déception donc, mais une œuvre qui mérite évidemment le détour, de par son approche atypique du genre.
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