Avec Whiplash Damien Chazelle affirme son amour et son admiration pour la musique, ses musiciens, et leur gestuelle. Il film de manière viscérale les visages, les mains, la sueur et le sang. L’histoire est celle de celui qui ne renonce jamais qui oublie son entourage été va jusqu’au bout, quitte à tout sacrifier, sa famille, sa vie, sa santé, au nom de la perfection.
Pas étonnant que le film aie tant plu, car de nos jours la performance, l’abnégation, la volonté sont des qualités portées aux nues, qui modélise notre vie quotidienne. Chazelle ne remet pas en question les souffrances d’Andrew, l’élitisme du conservatoire, le despotisme et la cruauté de Fletcher.
Ce qui est intéressant, c’est qu’Andrew n’est pas le gentil héros qui veux voir réussir et qui se fait malmener par son prof sadique. C’est quelqu’un d’ambitieux, arrogant, égoïste et fragile. Le duel psychologique auquel se livre les deux personnages principaux est aussi fascinant qu’il est malsain. On voudrait à la fois les arrêter en les traitant d’imbéciles, et regarder jusqu’où ils iront, dans l’humiliation et la provocation.
Porté par une technique magnifique, de très belles couleurs et un réalisation intelligente, Whiplash nous marque durablement.