Whiplash est de ces films qui, je le ressens jusqu'à la moelle, laissera une empreinte indélébile dans l'histoire du cinéma. Car il est un peu plus que le petit film indé malin et brillant sur le syndrome de Stockholm artistique. Il dépasse son sujet, aussi intéressant soit-il. Il touche à l’impalpable, il parle de musique, il EST musique. Mais pas la jolie musique qu'on suit dans sa volupté lyrique. Whiplash n'est que tension et création. Il n'est qu'une suite de climax haletant à la précision cinglante, jonglant avec les mots et les sentiments comme les vecteurs de sa partition. Car qu'on ne s'y trompe pas, même si on peut y voir la fable humaine qui prendrait le jazz comme thématique, c'est bien l'inverse qui se passe ici. Le film n'est QUE musique, et ses deux protagonistes des notes sur une partition, fusionnés dans leur entrechoquement brutal, pour arriver à l'aboutissement d'une explosion rythmique qu'on ressent dans tout ses membres. Whiplash n'est pas un film monté musicalement, non, c'est un film qui incarne la musique dans ce qu'elle a de plus primitif et troublant.
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