"Go voir Whiplash, il est ouf !"
"En deux mots tu me l’as super bien vendu" se moquera gentiment le pote à qui mon texto s’adressait. Ben oui, mais c’est pas en un sms que je vais pouvoir décrire le film et raconter ce que j’en ai pensé. Faudrait écrire une critique pour ça. Alors nous y voilà. Cinq jours plus tôt, c’est moi qui me moquais gentiment de mon petit frère, lequel avait attribué un 10/10 au film et l’avait recommandé. "Tant que ça ?" Toutes mes excuses mon cher frère, nous sommes d’accord.
Le film ne m’a aucunement déçue. Le jeu des acteurs, le scénario et ses légers rebondissements, la façon dont la musique est filmée, tout est remarquable. Depuis mon siège de cinéma, j’ai vécu la musique, avec tension et émotion. Plusieurs fois, je me suis surprise le souffle coupé, les yeux rivés sur cette batterie à essayer de garder le tempo. Plusieurs fois, je me suis surprise, un sourire victorieux collé au visage car Andrew parvenait enfin au résultat attendu.
You’re here for a reason, you know that ? Andrew est plus qu’un batteur, c’est un battant. Passionné et déterminé à aller au bout de son rêve, il a cette niaque féroce et contagieuse. Il s’entraîne sans relâche et avec une telle ardeur qu’il finit ses sessions épuisé physiquement : sueur et sang se mélangent tandis que la batterie prend des allures d’instrument de torture. Qu’importe, le jeune batteur n’a qu’un objectif : Montrer à son professeur ce qu’il vaut, lui prouver qu’il est à la hauteur.
Si Miles Teller est impressionnant tant il exprime bien le désir, la souffrance, et toutes les autres émotions de son personnage, J.K Simmons, son professeur, n’en est que plus scotchant. Fletcher est plus qu’un professeur, c'est un mentor. Sévère et intransigeant, il a cette prestance qui en impose. Il enseigne durement à ses élèves, et ne tolère aucune fausse note. Avec lui on ne joue pas au con. D’ailleurs, mieux vaut jouer à la perfection. Et si l’épuisement physique ne suffit pas à se dépasser, il n’hésite pas à s’en prendre au mental. La place du batteur vaut chère et Andrew n’est pas épargné. L’homme au visage marqué de plis le méprise et le rabaisse, dans le seul but qu’il se surpasse. On ne gagne pas sa place, on la mérite.
Captivée tout le long du film par cet incessant et éprouvant duel élève/maître - batterie/violence verbale, j’avoue avoir été complètement fascinée par la dernière scène.
GRANDIOSE.