Whiplash par Charles Dubois
Jusqu'à la fin, 2014 aura été une année chargée de cinéma.
Mélanie Laurent nous avait frappé en plein visage avec son respire, claque psychologique dans le milieu adolescent. Comme si ce la ne suffisait, Damien Chazelle enfonce le clou avec son Whiplash, qui revisite le thriller psychologique et le fait sien.
Grâce à son duo d'acteurs absolument brillant, le face à face se révèle fabuleusement intense, terrifiant, angoissant et violent.
Miles Teller interprète intelligemment ce rôle d'adolescent brillant que personne ne remarque, bousculé par un J.K. Simmons qui trouve enfin un rôle à sa hauteur. En maître tyrannique il excelle, oscillant entre douceur, sympathie, compréhension et pure violente sanguine, nerveuse et compulsive, dressant un personnage de pur sadique.
Chazelle écrit un scénario rarement vu, revisitant le duel psychologique, où rien n'est manichéen. On regarde impassible le jeune garçon se faire violenter par ce maître tyrannique qui, au moment où le garçon se rebelle (enfin !), se révèle doux et profondément humain.Mêlant humour noir, relations familiales et amoureuses, le film touche tout son public et nous mène à une vitesse impressionnante, de rebondissements en rebondissements, à un final explosif, sublime et intense qui laisse la musique se suffire à elle-même.
Car en effet, même si elle n'est que le support à ce western psychologique, la musique a toute sa place, impressionnante de puissance. Jamais elle n'aura été filmée de cette manière. Chazelle réalise un clip sublime, grâce à un montage exemplaire, qui rend hommage au genre magnifique du jazz.
Le réalisateur nous montre toute sa palette et livre ici son premier film, déjà l'un des plus grands.