White Bird, le majestueux oiseau d’Araki…
Figure incontournable du cinéma underground américain, Gregg Araki revient avec White Bird in a Blizzard, tiré du roman de Laura Kasischke. Après Kaboom, Queer Palm à Cannes en 2012, Araki laisse de côté les campus universitaires pour se plonger dans la banlieue américaine des années 1980. Sortie DVD cette semaine!
Kat Connors a 17 ans lorsque sa mère, femme au foyer désespérée disparaît sans laisser de traces. Préoccupée par sa vie sentimentale naissante, Kat semble à peine troublée par cette absence et préfère reprendre sa vie comme elle l’avait laissée. Mais peu à peu, de plus en plus assaillie de souvenirs et de rêves, elle ne parvient plus à refouler ses propres sentiments. Elle ne peut désormais plus fuir la situation et en vient à s’interroger sur elle-même et sur les vraies raisons de la disparition de sa mère.
Trait caractéristique de ce film: l’esthétique. Une esthétique édulcorée chérie de Gregg Araki. Le film est lumineux et beau. Une beauté qui s’oppose en tout point au propos assez difficile, il faut l’avouer, du film. C’est là une des forces du réalisateur qui parvient à embellir tout ce qu’il filme. Les décors sont parfaitement bien choisis, les lumières étudiées avec méticulosité, les costumes et coiffures collent au 90’s, donnant au film un côté presque ludique!
Outre l’embellissement, Gregg Araki sait y faire avec ses acteurs. Eva Green est bluffante dans ce rôle désaxé. Il y a une once de mystère dans le regard de cette femme jalouse de sa fille et au bord de la rupture. Eva Green prouve, une nouvelle fois, avec ce personnage son talent d’actrice de plus en plus grandissant. Justement, dans le rôle de Kat, une autre comédienne admirable: Shailene Woodley qui est vraiment parfaite dans son rôle d’ado troublée. La jeune femme s’accorde parfaitement à son personnage, et joue avec une justesse insoupçonnée.
Les autres acteurs sont également épatants. Thomas Jane est brillant en flic désabusé, tandis que Christopher Meloni transcende l’écran par son naturel taciturne. Sans oublier le jeune Shiloh Fernandez, éblouissant par son côté angélique et menaçant à la fois. À noter également la présence de Gabourey Sidibe, alias Queenie dans American Horror Story – Coven.
Dernière pépite de ce film: le scénario. L’histoire est bien ficelée et surtout originale. Araki nous immerge dans son univers et nous mène véritablement en bateau, s’armant de ses nombreux artifices, esthétiques notamment. A tel point que lorsque la fin arrive; elle est complètement inattendue et saisissante. Une histoire d’autant plus agréable donc, de par ce rebondissement final qu’on ne peut qu’adorer!
White Bird in a Blizzard c’est donc un film moderne à l’esthétique implacable qui surprend, par son histoire mais aussi certainement par son casting quatre étoiles.