Ma vidéo critique sur Wicked
Pendant que la majorité des personnes se réjouissaient de la sortie de cette adaptation d’une comédie musicale de Broadway, il y avait des personnes un peu rétissantes à l’idée de ce projet et même du rendu de la bande-annonce. Finalement, le long-métrage a tout de même réussi à se faire attendre mais est-ce que l’attente en valait la peine ? Bon, il faut admettre que la médisance à l’égard de ce projet est rendu sous forme de grosse gifle pour avoir douter et ne pas y avoir cru, à juste titre. Sans être la comédie musicale la plus impressionnante et ayant ses défauts, il faut reconnaître que Wicked a su montrer que la majorité a eu raison d’y croire.
D’ailleurs, les défauts cités dans cette critique seront surtout du pinaillage.
Positif
- Elphaba Thropp (Cynthia Erivo) est une nouvelle étudiante de l’école alors qu’elle était censée accompagner sa petite sœur. Avec son potentiel magique unique, elle obtient la chance d’intégrer l’école et d’apprendre à maîtriser ses pouvoirs. Dès les premiers instants de son enfance, on est déjà attaché à elle. Rejetée par pratiquement tout le monde pour son apparence et son look, on a facilement de l’attachement envers elle en espérant que les choses vont réellement s’améliorer. En plus de développer un combat personnel envers une cause légitime.
- Galinda Upland (Ariana Grande-Butera) est une nouvelle étudiante de l’école adorée de tous et de toutes qui fait preuve de « générosité » et de gentillesse avec tout le monde. Cependant, c’est surtout une femme qui rêve de devenir magicienne et qui cherche à parvenir à ses fins avant toute chose. Au début, elle est un peu difficile à supporter mais, plus on avance et plus elle fait réellement preuve d’humanité malgré un peu de bêtises, envers Elphaba et devient réellement plus attachante.
- Fiyero (Jonathan Bailey) est un prince arrivé plus tardivement que ses camarades à l’école. C’est un jeune homme dont le charme opère beaucoup chez les garçons et les filles de l’école mais il est plus humain qu’on pourrait le croire malgré qu’il soit un gros fêtard.
- Le Docteur Dillamond (Peter Dinklage) est un professeur de l’université et le dernier professeur animal parlant qui enseigne encore. Il a beau avoir une ou plusieurs personnes qui lui en veulent pour ce qu’il est, on arrive tout de même à s’attacher à lui et à avoir envie de l’avoir comme professeur.
- Madame Morrible (Michelle Yeoh) est la directrice de l’université, c’est une femme qui, d’apparence, semble gentille mais on sent qu’elle a des projets plus ambitieux quand elle voit qu’Elphaba a des pouvoirs qu’elle ne maîtrise pas. Un mentor plutôt pas mal.
- Le Magicien d’Oz (Jeff Goldblum) est un homme visionnaire responsable de la cité d’Emeraude qui cherche à continuer de la faire progresser grâce à des capacités magiques et l’aide d’une personne de confiance. Autant dire ce qui est, c’est intéressant de le découvrir sous l’angle d’Elphaba avec tout ce qui se passe, surtout avec l’espoir qu’elle avait mis en lui.
- Nessarose Thropp (Marissa Bode) est la petite sœur handicapée d’Elphaba pour qui son père a une très haute estime. C’est une jeune femme attachante qui tente de démarrer une nouvelle fille à l’université et qui cherche à vivre ses meilleures années. On a beau la voir assez peu, il faut reconnaître que c’est une fille très attachante pour qui on a de la peine de temps en temps.
- Boq Woodsman (Ethan Slater) est un jeune homme un peu raté de l’université qui est amoureux de Galinda. Il ne fait pas forcément les bonnes actions mais il faut reconnaître que c’est un jeune homme attachant dont on comprend les choix, même si on sait que ça va lui retomber dessus plus tard.
- Ici, on a deux évolutions intéressantes, ce sont celles de Elphaba et de Galinda. D’un coté, on a une personne dont tout le monde a peur mais avec un énorme potentiel et un espoir de trouver quelqu’un comme elle qui le comprenne, mais dont la société va la pousser à devenir telle qu’elle est (même si c’est pour des bonnes raisons). De l’autre, nous avons une prétentieuse égoïste qui pense à ses intérêts avant tout mais qui va enfin apprendre de quelqu’un et devenir meilleure. Dans les deux cas, ce sont des évolutions intéressantes à suivre.
- Le long-métrage démarre par la mort de la Sorcière dans tout le royaume et tout le monde qui chante la joie de sa mort, exceptée Galinda qui arrive dans un village et chante avec eux avant de leur raconter son histoire. C’est une bonne introduction narrée par la plus proche de ses amies qui va nous permettre de mieux la connaître, là où tout le monde la voyait comme un monstre.
- Franchement, le final est bien fait et c’est une très belle manière de conclure cette « première partie ». Même si, en vrai, ça justifie déjà tout ce qu’on avait besoin de savoir sur notre sorcière, on sent que la deuxième partie sera probablement plus proche du combat qu’elle s’est forgée mais, en attendant, c’est réellement un beau final.
- Le symbolisme a des éléments assez intéressants. On a Nessarose pour sa grande-sœur, la magie d’Elphaba pour elle-même et ceux qui y voient une opportunité, le professeur Dillamond pour Elphaba, le magicien d’Oz également… Bref, on a réellement du symbolisme très intéressant à suivre à travers ce long-métrage.
- Concernant le jeu d’acteur, c’est époustouflant. Tout le monde s’en sort à merveille dans son rôle, surtout les comédiennes principales. Pour Ariana Grande, c’est probablement du au fait qu’elle se rejoue elle-même dans ce long-métrage mais ça donne un très bon personnage qui colle à sa personnalité.
- Question univers, c’est impressionnant. C’est un détail mais on voit bien que l’univers de ce long-métrage a été très bien géré. Rien que la découverte de l’école nous donne envie d’en voir encore plus sur cet univers où on découvre de nouveaux lieux et de nouvelles personnes.
- Les chansons sont superbes. Quelle que soit la chanson qu’on entend, c’est une chanson travaillée et très efficace tout en nous laissant le temps de respirer entre chaque chanson. Sans compter la dernière chanson du long-métrage qui est clairement la meilleur du lot.
- Question émotion, il est vrai qu’on arrive à se sentir impacté. Attention, ce n’est pas au point de pleurer pour nos personnages mais il faut reconnaître qu’ils ont réussi à nous faire avoir beaucoup d’empathie pour Elphaba dès ses premiers instants à l’écran.
- Les musiques instrumentales sont bien, elles collent bien avec ce qui se passe à l’image et arrivent même à bien raconter ce que l’image tente de nous transmettre. Franchement, les musiques sont magnifiques et un des meilleurs points du film.
- On peut y déceler deux messages importants dans ce long-métrage, la protection des animaux et l’acception de soi-même. A travers les différents moments, on y voit des messages assez intéressants dans ces deux catégories.
- Malgré quelques effets en CGI discutables, on en reparlera plus loin, la plupart des effets spéciaux réussissent à marcher. Ils arrivent véritablement à s’intégrer au long-métrage et à faire croire au spectateur aux lieux qu’il voit.
- Question mise en scène, c’est impressionnant. Vraiment, on ne dirait pas mais Jon M. Chu donne vraiment l’impression d’avoir travailler sa mise en scène en particulier sur tous les plans, c’est impressionnant.
- Malgré quelques moments prévisibles, on a aussi des moments assez inattendus. C’est une bonne chose que le long-métrage arrive à nous surprendre sur quelques éléments intéressants du scénario.
- Si on fait attention, on peut voir de belles références au magicien d’Oz. Vraiment, regardez le long-métrage dans le détail et vous reconnaîtrez des références sympathiques au long-métrage original.
- Pour les costumes, on voit qu’ils se sont fait plaisir. Quelle que soit la scène qui nous est montrée, on sent que les costumes ont été travaillés tout en définissant bien chaque personnage à l’écran.
- Les décors sont vraiment sublimes. Même si on se concentre surtout sur l’école Shiz, il faut reconnaître que tous les décors arrivent à nous convaincre sans difficulté tout en étant de toute beauté.
Négatif
- Qu’est ce qu’il est long ce long-métrage, encore plus quand on sait qu’il s’agit d’une première partie. Franchement, les 2h40 se sentent avec certaines scènes qui durent un petit peu trop longtemps et ce malgré que la plupart d’entre elles sont intéressantes. Il y a réellement des moments où vous allez décrochez et vous demandez où on en est.
- Vous êtes sérieux de conclure par un énorme « A suivre » ? Au théâtre, je peux comprendre mais au cinéma, on ne fait plus ça. Pourquoi ne pas avoir assumer la fin telle quelle (comme la plupart des premières parties sorties au cinéma) et de nous faire attendre la deuxième ? Non mais vraiment, c’est un détail mais ça n’avait rien à faire ici.
- Est-ce qu’on voit venir certaines ficelles du scénario ? Évidemment. Les deux filles qui se détestent mais vont finir par s’apprécier, le magicien qui cache bien son jeu (spoilé dans la bande-annonce d’ailleurs). On a certains passages qui se voient vraiment venir de loin.
- Le coup du texte d’introduction pour nous expliquer la situation à Oz n’était pas nécessaire. Et puis, la plupart des personnes qui vont voir ce long-métrage connaissent déjà l’histoire du magicien d’Oz donc pas besoin d’un résumé (sauf pour les néophytes).
- Même si la plupart des effets spéciaux sont travaillés pour être convaincants, ce n’est pas le cas de tous, notamment des CGI. La CGI n’est pas écœurante mais on voit un petit peu les ratés et quelques fonds verts en faisant attention.
- Est-ce qu’on croit en la tension ? Pas vraiment car la tension ne commence à faire effet qu’à partir de la moitié du long-métrage (à peu près) donc il est difficile de réussir à ressentir de la tension pour eux.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Ce qui provoque les pouvoirs d’Elphaba, c’est la colère, colère qu’elle apprend à maîtriser en fonction des moments avant d’aller voir le magicien d’Oz et sa mise en scène impressionnante. D’ailleurs, un grimoire qu’Elphaba est la seule à pouvoir lire avec les formules magiques provoque de la magie mais également de la souffrance, comme on a pu le voir avec les singes soldats qui obtiennent des ailes. Franchement, les pouvoirs d’Elphaba sont gérés de manière intéressante.
La fin est vraiment superbe. Entre Elphaba qui obtient un balai qui vole (probablement semblable au tapis d’Aladdin), ses adieux avec Galinda (même si elles vont peut-être se retrouver pour un futur affrontement dans la partie 2) et cette revendication d’assumer telle qu’elle est pour son combat pour sauver les animaux parlants, c’est réellement un beau final plus beau à voir qu’à ne décrire.
Au final, Wicked prouve qu’il ne faut pas juger le long-métrage sur sa bande-annonce mais le visionner pour réellement lui donner une chance et avoir une véritable idée de sa valeur. On a une magnifique mise en scène, des chansons superbes, des actrices et acteurs bien investis, des décors magnifiques et du développement de personnages très intéressant. Après, il est vrai que certains points scénaristiques sont prévisibles, que la durée est beaucoup trop longue et que la CGI est un petit peu critiquable. Mais, en dehors de ça, c’est réellement un visionnage fort sympathique qui nous est proposé ici et fortement encouragé de le voir au cinéma malgré une durée que vous allez sentir passer. Plus qu’à voir ce que la partie 2 proposera l’année prochaine, l’attente risque d’être difficile pour ceux qui ont adoré ce long-métrage.