Attendez, mais en fait c'est bien ?

Dire que je n'avais pas envie de découvrir ce long-métrage en salles relève de l'euphémisme. Affiche immonde, marketing ultra-agressif, bref, je rangeais l'œuvre dans mon esprit aux côtés de l'horrible live-action Blanche-Neige qui débarque l'an prochain, pour notre plus grand plaisir (non). Mais bon, comme on dit, il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis.

Car si c'était Wicked, la surprise de l'année ? Évacuons d'entrée de jeu les (nombreux) défauts : l'étalonnage est trop terne en journée, l'humour foire très souvent, il y a un vrai ventre mou dans le deuxième tiers, pas mal de dialogues tombent à plat, Michelle Yeoh est à côté de la plaque, et les enjeux narratifs sont vraiment trop superficiels. Ça fait beaucoup, je le conçois.

Mais quelle générosité. Le film est porté par une technique vraiment solide, couplée à une mise en scène constamment inventive, et des décors grandioses (construits en réel). Une scénographie qui respire le carton-pâte, et qui s’incorpore ainsi à merveille dans l’univers du Magicien d’Oz de 1939. Pour autant, ce sont bien les partitions musicales qui transcendent le long-métrage, avec des performances vocales assez extraordinaires de la part du duo Cynthia Erivo/Ariana Grande. Mais surtout, des chorégraphies d’une ampleur démente. Difficile à croire, mais Wicked est clairement la comédie musicale la plus ambitieuse depuis le West Side Story de Spielberg.

Alors oui, l'œuvre demande un véritable lâcher-prise pour entrer dans son univers très candide et naïf (à la manière d'un Wonka). Mais si vous passez au-delà de cette barrière, vous risquez de passer un fort bon moment. D'autant plus que l'œuvre est extrêmement généreuse en termes de scènes chantées. Et quel bonheur de voir un gros blockbuster de Noël respecter à ce point le grand public. Aucun fan-service intempestif, des visuels très soignés, et un travail cinématographique hyper inspiré, en plus d'être parfaitement respectueux du matériau de base.

Bref, tout ce que les live-action Disney rêvent d'être.

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