Peu connu et moyennement apprécié, je reconnais pourtant avoir été séduit par « Wild Bill ». Démystification en bonne et due forme de l'Ouest et d'une figure mythique, représentation désincarnée d'une époque ne ressemblant plus à grand-chose si ce n'est à des mecs qui ne pensent qu'à se bourrer la gueule, s'envoyer des pains et se taper des putes. On a presque l'impression que le film annonce « Deadwood », la mythique série que HBO créera neuf ans plus tard. Pourtant, c'est un personnage presque fascinant que Jeff Bridges incarne fort bien.
Car c'est tout de même un homme qui nous est présenté, certes assez pathétique, mais logique avec lui-même et presque mélancolique. Autour de lui, les seconds rôles ne sont pas en reste et confirment le pouvoir d'attraction que l'ensemble a sur nous, mélange surprenant de classicisme et d'audace. Ce n'est en tout cas pas ce western qui me fera changer d'avis sur Walter Hill, cinéaste incroyablement doué que j'adorerais personnellement revoir avec un projet digne de ce nom... Une œuvre étrange, mais saisissante, une réussite de plus dans la carrière de son auteur.