Avouons-le tout de go, je ne suis pas très familier de la filmographie de Tom Gries mais la première chose qui saute aux yeux de quiconque regarde ce film - afficionado ou total néophite - c'est que ce bonhomme-là avait dû une fois pour toute adopter une devise simple et efficace : "mieux vaut pas de scénario du tout qu'un mauvais scénario".
A quoi bon une histoire complexe et tarabiscotée (somme toute, c'est vrai, tout a été dit et l'on vient trop tard), des personnages torturés, des mobiles, des enjeux ? Tout cela ne fait que distraire l'attention du public, alors zooup, notre cher vieux Tom (je ne le connais pas, mais je sens que c'était un bon bougre) balaie tout ça d'une main altière pour se concentrer sur la seule chose qui en vaille la peine : la garde-robe des westerners !
Caleçons longs du plus beau cuisse-de-nymphe-émue, vestes en mouton retourné, petits foulards (rouges pour le cou, bleus pour les bras cassés), blousons en toile bistre, manteaux aux grosses coutures blanches apparentes, tabliers légers, gros chandails vert lichen, robes en subtils et froufroutants organdis bleus turquin, majestueux cirés jaunes chartreuse tirant sur le poussin, élégants fuseaux en tartan rouge, gants en cuir moulant beurre-frais, spencers croisés, bas de laine aubergine, chaussettes chamois, chemises coquille d'oeuf, pas de doute le cow-boy en connaissait un rayon coté vestimentaire, et à trop verser dans le simple "bang bang" voilà une chose que les John Ford et autres Anthony Mann avaient un peu tendance à faire oublier ! Merci Tommy.