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Il y a des films comme ça dont le simple fait d'adorer vous fait remettre en cause votre sens du goût. Willy's Wonderland en fait partie. Parce que du goût et de la subtilité, ce film n'en a vraiment pas beaucoup. Entre une photographie pas très belle, un montage des scènes d'actions (en particulier sur la fin) des plus douteux, une mise en scène oubliable et un scénario tenant sur un Post-it, il est difficile de mettre une note aussi dithyrambique.

Cependant, la force du film tient sur sa proposition car Willy's Wonderland n'est pas un film d'horreur et n'en a jamais été un. Comment ? me direz-vous. Une seule réponse : Nicolas Cage.

L'impact émotionnel d'un film d'horreur repose en partie sur un processus d'identification aux personnages que l'on suit. Nous n'avons pas peur pour nous mais pour les personnages dans lesquelles nous nous projetons d'où la surabondance dans les slashers du groupe de jeunes adolescents aux personnalités aussi éloignées que complémentaires (la bimbo, l'intello, le beau gosse du lycée, la fille qui survit à la fin, etc) afin de maximiser le spectre des spectateurs qui s'identifient à un ou plusieurs personnages lorsqu'ils sont bien écrits. Ces personnages, devenues au fur et à mesure des époques des clichés ambulants se retrouvent dans ce film avec autant de personnalité que la viande froide qu'ils deviendront.

Les antagonistes ne seront pas mieux lotis. Ils réunissent le parfait combo tueur psychopathe+ sacrifices d'enfants+rituels sataniques+réincarnation démoniaque en peluche. Les animatroniques ne sont rien d'autres que des blagues ambulantes tant leur passé conjugue tous les tropes du film d'horreur au même endroit dans un ridicule rare.

La fusion de ces deux éléments auraient donné un film d'une rare médiocrité (peut-être 2 ou 3 étoiles) mais il faut rajouter LE troisième paramètre susmentionné.

Nicolas Cage alias "le Concierge" dans ce film est invincible. Il est dès le départ présenté comme tel au travers de sa voiture de sport bleue, de ses lunettes de soleil, de son attitude constamment neutre et impavide et au fait qu'il ne prononce pas UN SEUL mot pendant la totalité du film. Il n'a même pas un seul défaut car il s'agit d'un dieu du nettoyage obsessif au niveau de la propreté qui éclatera, transpercera, brisera ou détruira tous les animatroniques qui se mettront en travers de sa route et de son balais. En témoigne cette phrase, qui résume un peu près tout le personnage de Cage, proférée par une final girl désormais inutile.

Ce n'est pas lui qui est enfermé avec eux, c'est eux qui sont enfermés avec lui.

La consommation jusqu'à l'absurde de Nicolas Cage de boissons énergisantes renforce cet aspect irréaliste en faisant penser aux seringues d'injections et autres produits dopants utilisés dans les jeux vidéos pour remonter sa barre de vie. Plutôt normal lorsque l'on sait que le film est très fortement inspiré du jeu vidéo Five Night at Freddy's (qui n'utilise ni barre de vie, ni injection de drogue).

Les curseurs du personnage auront tellement été poussés à fond que le seul objectif de Cage à l'intérieur du bâtiment est de gagner au flipper, ce qu'il fera en toute logique. Évidemment, je me suis identifié au personnage de Nicolas Cage défonçant des animatroniques, les autres clichés présents n'étant que des plots sacrifiables pour d'autres plots tueurs quasiment impersonnels.

Alors Nicolas Cage nous offre du sang, du sexe, Nicolas Cage, de la chair à canon, des animatroniques psychopathes satanistes et démoniaques tueurs d'enfants et d'ado débiles, une belle voiture, ni plus ni moins que de la drogue déguisée en boisson énergisante, un flipper, et une séance intensive de nettoyage avec Nicolas Cage tout cela réuni dans cette magnifique parodie déjantée. Je ne vais pas bouder mon plaisir.

Merci Nicolas Cage.


Ornithorynque-placid
8

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Créée

le 3 sept. 2024

Modifiée

le 4 sept. 2024

Critique lue 4 fois

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