Dans l'état du Wyoming, un pisteur trouve le corps sans vie d'une femme dans la neige ; une jeune recrue du FBI va venir pour mener l'enquête dans la communauté amérindienne, loin de tout...
Après les scénarios très remarqués de Sicario et Comancheria, Taylor Sheridan passe à la réalisation, avec un script de son cru, où l'histoire policière est moins importante que le monde dans lequel il se déroule. Autant le meurtre est parfois avec de grosses ficelles narratives, autant la description de cet état, le moins peuplé des Etats-Unis a quelque chose de fascinant avec cette neige qui semble tomber en permanence, où les montagnes semblent tout barrer, et on est clairement du point de vue de cette nouvelle venue, jouée par Elizabeth Olsen, qui va disons apprendre à la dure. Elle est aidée par le personnage qu'incarne Jeremy Renner, ce fameux pisteur marqué par un drame personnel survenu trois plus tôt, qu'on sent brisé de l'intérieur, et qui va aider cette femme au non de l'amitié qu'il a avec le père de la victime, l'excellent Gil Birmingham, également d'origine amérindienne, et que Sheridan semble filmer avec le plus grand des respects.
Comme je le disais, l'intrigue policière n'a en soi que peu d'importance car il est dommage qu'un flashback soit inclus dans la narration pour tout expliquer d'un seul coup. Mais pour les quelques scènes d'action qu'il y a, elles sont très spectaculaires, car filmées sans le moindre chichi, et notamment une conclusion au pic de la montagne la plus haute du Wyoming qui fait froid dans le dos. C'est le moins que l'on puisse dire.
Taylor Sheridan est désormais connu pour la multiplicité des séries télé qu'il crée, de Tulsa King à Yellowstone et ses dérivés, mais il garde une certaine ligne de conduite qui est de montrer une Amérique qu'on voit assez peu. Et Wind River en est une incontestable réussite.