2005 est marquée par la domination de DisneyToon Studios sur le catalogue Disney. En effet, parmi les 11 productions animées de l'année, 6 d'entre elles sont issues de la boîte violeuse (le reste provient de Disney Television Animation, de distributions et de quelques chaînes comme Disney Channel) tandis que les Walt Disney Animation Studios continuent de creuser leur tombe avec le lamentable Chicken Little.
Les fans n'ont jamais été aussi inquiets quant à l'avenir du studio qui les a tant fait rêver et qui aujourd'hui s'enfonce davantage.
Après la sortie vidéo du ridicule Mulan 2: La Mission de l'Empereur, DisneyToon Studios continuent l'exploitation de l'univers de la Forêt des Rêves Bleus à travers un nouveau spin-off mais qui change radicalement de direction par rapport aux précédents longs-métrages.
Alors que Tigrou, Porcinet et Petit Gourou (bien que le héros de ce dernier soit plus Coco Lapin) viennent d'avoir leurs propres aventures, la décision est prise d'introduire un personnage inédit. Dans le cas présent, Lumpy, l'éfélant.
Donc oui, tout comme Les Aventures de Petit Gourou qui était mauvais au point d'induire le spectateur en erreur en lui faisant croire par son titre que Petit Gourou était le héros du dessin animé, Winnie l'Ourson et l'Éfélant commet à nouveau la même bourde, autant en anglais qu'en français, en nous faisant penser que l'ourson préféré de Jean-Christophe est le personnage principal du film alors qu'il est aussi secondaire que ses amis.
Petit Gourou, par contre, est à nouveau au centre de l'histoire. C'est la troisième fois que le petit kangourou est le héros d'un film dérivé de Winnie l'Ourson.
Et comme pour Les Aventures de Tigrou, DisneyToon Studios ont réussi à partir d'une idée assez maligne pour mener leur histoire en utilisant les éfélants, source de cauchemars et de peur chez les habitants de la Forêt des Rêves Bleus depuis la séquence culte des Aventures de Winnie l'Ourson.
Le film de Frank Nissen affirme clairement que ces créatures ne proviennent pas de l'imagination débordante de nos héros mais qu'elles sont bien réelles, vivant non loin de la Forêt.
Une base assez solide pour intéresser le spectateur lui faisant rappeler ses souvenirs du Classique de 1977.
Et à ce sujet, Lumpy, l'éfélant, est un excellent ajout. Encore plus naïf et innocent que tous les protagonistes que nous connaissons, ce presque-petit éléphant séduit immédiatement le spectateur par sa tendresse et sa douceur si fortes. Il est impossible de ne pas fondre devant un personnage aussi ridiculement mignon et craquant.
Sa relation avec Petit Gourou n'a rien de très original, en plus de ne rien apporter à ce dernier, mais elle reste assez bien écrite et le public n'a aucun mal à trouver ces deux compères très attachants.
Winnie l'Ourson et l'Éfélant est à l'image de son personnage-titre (lequel des deux?): Innocent. Comme dans chaque spin-off, il n'y a pas de grosse péripétie, pas de méchant et le deuxième tiers enchaîne scène de distraction sur scène de distraction. C'est ce que Winnie l'Ourson nous a toujours promis et c'est ce qu'il nous a toujours offert.
Ajoutons à cela une animation décente largement supérieure à la plupart des productions signées DisneyToon Studios et des chansons plaisantes à l'oreille et nous obtenons un film pour enfants sympathique et agréable.
À l'inverse des Aventures de Petit Gourou, Winnie l'Ourson et l'Éfélant a droit à une sortie au cinéma en Février 2005 et remporte un succès modeste en salles mais suffisant pour convaincre Disney de continuer à exploiter le filon ainsi que le personnage de Lumpy.
Les bougres ne traîneront pas et sortiront dès la fin de l'année la suite au dessin animé de Frank Nissen, Lumpy fête Halloween. La licence Winnie l'Ourson n'est pas prête de s'arrêter.