Alerte, méga-arnaque. Winnie-the-Pooh : Blood and Honey est une purge comme on en voit assez peu, car il faut l'oser, présenter un film dont le meurtrier est un gars affublé d'un masque rigide (sans aucun mouvement facial, qui ne tourne pas, et dont on voit à chaque plan l'espace de la jointure entre les yeux de l'acteur et les trous prévus à cet effet dans le masque)...mais qui est censé être Winnie. On a d'abord cru qu'il s'agissait d'une intrigue de psychopathes qui auraient repris le concept du conte jeunesse en s'habillant selon les personnages, mais l'ouverture nous a fait déchanter : c'est censé être "vraiment" les personnages du conte, pas des déguisements. Dire que nos yeux saignent à chaque plan est un euphémisme, ne donnant jamais l'impression de voir autre chose qu'une parodie qui ne s'assume pas, qu'un prétentieux film d'horreur qui étale ses scènes de gore (
la tête qui explose sous la voiture avec l’œil qui sort
: soupir...) comme seuls arguments pour attirer le chaland (naïf), avec des acteurs jeunes qui jouent mal (et ne sont même pas drôles malgré eux, comme toute bonne série Z d'épouvante), un synopsis qui est brouillon (Jean-Christophe s'en va, cela créé un traumas chez ses amis, admettons... Mais pourquoi ont-ils faims, tout d'un coup ? Ils se nourrissaient bien, avant de connaître Jean-Christophe, alors comment justifier sérieusement l'état dans lequel ils sont, complètement incapables de trouver une pomme ? Oui, on sait : on réfléchit dans un film d'épouvante, ce qui est souvent peu recommandable... Mais tout de même, ce navet ne cesse de crâner avec un discours sombre, très sûr et fier de lui, qui est en totale contradiction avec sa qualité affligeante). On rajoute que la seule scène vraiment dérangeante qu'on aurait voulu voir, on ne l'a pas (celle du cannibalisme de ce pauvre Bourriquet, il y avait moyen de choquer l'adulte ayant grandi avec les amis de Winnie...). D'ailleurs, difficile de reconnaître Winnie et Porcinet dans ces masques très moches et peu ressemblants aux modèles, dans ces habits de bûcherons à carreaux (la fameuse subtilité vestimentaire qui a permis au film de sortir en-dehors des droits d'auteurs : car oui, si Winnie est en t-shirt rouge sans pantalon, c'est Winnie, s'il est habillé autrement, il n'est pas considéré comme "Winnie"... Hop, une salopette et un t-shirt à carreaux, et on peut mettre "Winnie" sur l'affiche sans problèmes... Des vraies méthodes de mafieux). Pour résumer l'ensemble, on s'ennuie comme un rat mort (visuellement, ça ressemble à la tronche de Porcinet), on lève une paupière aux moments de tueries puériles (et on referme l’œil en soupirant bruyamment), et on attend le final...qui n'existe pas. Manque de pellicule ou arnaque au spectateur pure et dure, faites votre choix : le film coupe net, sans que l'affrontement tant attendu entre Jean-Christophe et Winnie ait lieu. On en jetterait bien son fauteuil sur l'écran, si seulement on avait quelque chose à faire de cette purge qui n'en veut qu'à votre temps et argent. "C'est Winnie L'Ourson, Winnie L'Ourson, tout pourri, tout lourd, tout c*n, et tout craignos, Winnie L'Ourson..."