NOTE D'INTENTION : CE TEXTE RELÈVE D'UN SENTIMENT ÉPROUVÉ ENVERS LE FILM ET NON D'UNE RÉELLE CRITIQUE DE CE DERNIER


Cet été, je suis allé à Paris, en vacances avec ma famille. Et entre deux musées, nous faisions de nombreuses balades dans les quartiers de la capitale.


Et comme tout le monde, nous avions pris le métro de nombreuses fois.
Je n'ai jamais vraiment aimé le métro, son odeur, ses bruits, son ambiance froide. Et durant ce séjour, il me semblait qu'il y manquait un détail visuel sur lequel j'avais fondé mes souvenirs de mes précédentes visites dans la capitale.
Le seul détail qui pouvait me donner l'envie de prendre le métro.


Ce n'était qu'au bout de cinq jours que je compris quel détail j'appréciais et qui m'échappait aujourd'hui. En cette année 2019, il n'y avait que des affiches de Once Upon a Time... in Hollywood de Tarantino sur les panneaux publicitaires.
Alors que la dernière fois où je suis allé à Paris, en 2014, on n'y voyait que des affiches de Winter Sleep.


La palme d'or de l'époque arborait ses couleurs hivernales et son village reculé d'Anatolie sur tous les murs du métro avec douceur et un certain mutisme.
Je pense m'en souvenir parce que c'est la première affiche qui me satisfaisait juste en tant qu'affiche, sans me donner forcément l'envie de voir le film là maintenant tout de suite (la preuve : je le vois pour la première fois en 2019).


Elle existait pour moi comme un élément esthétique à part entière du métro parisien.


Et ce n'était pas forcément une affiche sur laquelle je m’arrêtais en disant "Wow! C'est beau!", c'était juste devenu une habitude de voir ce film affiché dans le métro, au détour d'un couloir ou sur le grand emplacement d'un arrêt.
Et tout comme le film, l'affiche me donnait la promesse d'un monde où je pouvais rester tranquille dans une maison grotte sans déranger personne. Elle apaisait mon angoisse du métro.


Et son manque aujourd'hui me fait comprendre à quel point on attache dans nos souvenirs des détails quasi insignifiants à des lieux.
Je fais déjà de nombreuses associations entre des personnes et des films (cela pourrait d'ailleurs venir dans une future liste), mais c'est la première fois qu'un film marque sa présence dans mon esprit en étant associé à un lieu.
Par son absence.


En 2019, il y avait que des affiches du dernier Tarantino. Et ça ne me donnait malheureusement pas envie de prendre le métro, cette fois-ci.

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le 25 août 2019

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