L'Ivresse de l'Enfance

NOTE D'INTENTION : CET ÉCRIT RELÈVE DU SENTIMENT PUREMENT ÉMOTIONNEL QUE ME PROCURE CE FILM, ET NON D'UNE VÉRITABLE CRITIQUE SUR CELUI-CI.

Durant mon enfance, mon meilleur ami s'appelait Victor L... . On était tout de suite devenu amis de la maternelle au collège, et nos destins se sont séparés aux environs de la 6ème. On changeait de classes, de passions, de copains tout simplement.

Je souhaite parler de cette personne, parce qu'en voyant pour la première fois en entier Top Gun, je ne pouvais m'empêcher de me souvenir de notre amitié.

De me souvenir de cette journée d'anniversaire, sûrement de tes 9 ou 10 ans, où, entre deux sauts dans l'eau de ta piscine, tu montrais à ton groupe d'amis, tout fier, le plus d'images possibles de ce fameux film de Tony Scott, avant que nos parents me ramenaient moi et les autres copains à la réalité de la fin de la journée, et du retour à la maison.
De nos frissons durant les séquences d'aviations.
De la peur de voir débarquer un adulte nous surprendre pendant le passage selon toi le plus subversif du film, celui qui possède une musique devenue mythique et qui restera à jamais reliée à la couleur bleu.

De me souvenir de l'impatience que l'on avait lorsque l'on planifiait d'aller dormir une nuit chez l'un ou l'autre, et de rêver de tout ce temps qui n'allait être consacré rien qu'au jeu.
Des autres films que tu allais me montrer, Michel Vaillant, ou encore Jours de Tonnerre avec là aussi Tom Cruise en tête d'affiche.
De l'unique film que l'on visionnera ensemble chez moi, Les Indestructibles.
De tous les Kid Paddle, Buck Danny, et Tintin que l'on lisait dans ton garage, au milieu de nos répliques de voitures miniatures.
Des nuits blanches où l'on regardait des compilations de Vidéo Gag avec un groupe de potes dans une chambre minuscule, et de nos grands éclats de rire que l'on essayait de couvrir en vain pour ne pas réveiller tes parents endormis.
Des parties de jeux de courses endiablées sur PC comme sur DS, à deux comme à quatre.
Des combats dans la piscine, des tournois de foot et de basket, des récrés que l'on considérait comme beaucoup trop courtes, des disputes et des réconciliations.
Enfin, comme la photographie solaire du film, du soleil qui se couchait lentement pendant que l'on mangeait des glaces dans une cabane érigée dans un arbre en été.

Victor L... sera dans ma mémoire celui qui ma fait découvrir Top Gun, et avec lui restera accroché ce temps de l'insouciance, du jeu et d'une partie de mon enfance. Celle de notre amitié. D'un temps qui passait trop vite, et de deux êtres "ivres de vitesse".