En 2003, Nuri Bilge Ceylan reçoit le Grand Prix au Festival de Cannes pour son film Uzak, en 2008 il est récompensé du prix de la mise en scène pour Les Trois Singe et enfin, en 2011, un second Grand Prix lui est accordé pour Il était une fois en Anatolie. Avec Winter Sleep, le réalisateur turc s’offre la Palme d’Or, récompense suprême du festival.

Il est des films dont on sort bousculé, muet, où le passage d’une salle obscure à la réalité se fait avec difficulté. Les repères nous reviennent mais notre esprit est encore ciblé sur l’œuvre, occupé à refaire le film et à le développer. Winter Sleep fait partie de cette rare catégorie avec en plus, la sonate pour piano No.20 de Schubert qui résonne en nous.

Dans la région de Cappadoce, en Anatolie centrale, Aydin (Haluk Bilginer) hérite de l’hôtel Othello qu’il gère avec sa femme Nihal (Melisa Sözen) et sa sœur Necia (Demet Akbağ). Entre passion et déchirement, l’hôtel sera le refuge où se jouera le théâtre de la vie.

Winter Sleep peut vous paraître effrayant par sa longueur, de 4h30 qu’avait premièrement monté Nuri Bilge Ceylan – qui en plus d’être le réalisateur et monteur du film en est aussi le scénariste et coproducteur – n’en aura seulement gardé que 3h15. Et contrairement à des films comme Transformers 4 ou La Vie d’Adèle, Winter Sleep se déploie d’une traite sans que l’ennui nous effleure. Pourtant les lieux ne changent quasiment pas, les personnages sont en nombre restreint, les couleurs sont grises et les dialogues peuvent durer plus de 20 minutes. L’harmonie qu’apporte Ceylan dans se désordre est magistrale, esthétiquement proche d’un Bergman, inspiré par l’oeuvre de Tchekhov, le réalisateur Turc à su traduire au mieux l’isolement de ses personnages et la glaciation de leur rapports.

La suite ici : http://lecinemadughetto.wordpress.com/2014/09/04/winter-sleep-2014/
Adrien_Dal_Bello
9

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le 25 sept. 2014

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