Dans une banlieue barbare de Hollande, un jeune délinquant, fils de Marocains en liberté conditionnelle, reconstruit sa vie après sa sortie de prison. Loin, très loin de la conception romantico-juvénile du jeune qui cherche à se réinsérer, c’est juste l’histoire héroïque d’un homme plus disposé à la rage et au kickboxing qu’à la prière. Disposant de qualités de champion, et dans son cadre délinquant d’une forme aigue d’honneur et de justice, qualités subtilement mis en avant dans les silences de chaque scène, il vole pour vivre, tente d’aider sa famille et d’aimer une femme selon le déterminisme qui l’a vu naitre.
Dans la droite lignée d’un Northwest ou d’un La haine, notre héros navigue entre son boulot d’esclave de la réinsertion, son club de boxe, son frère ainé mourant à l’hôpital, l’éducation de son cadet, les tensions parentales, les vols et braquages organisés avec son pote d’enfance et sa petite bande, la tentation de la très lucrative mafia turque, la prostituée qu’il aime et qui semble lui rendre.
Au travers d’un caméra intimiste, on assiste à l’éclosion et au panache d’un véritable brave, en permanence noyé dans la navrance d’un monde amoral et impitoyable qui semble interdire toute victoire et tout transformer en haine, violence et excès. On a déjà vu cent fois ce genre de scenario et de circonstances, mais ici le réalisme et l’intimité de la mise en scène nous fait vivre cette belle épopée teintée de passion, d’espoir et de désolation empathique.