Ne regardant pas télé, et n'écoutant pas la radio, je ne suis que très rarement exposé à la campagne marketingo-promotionnelle qui accompagne la sortie d'un film. C'est donc de manière totalement naïve et innocente, l'oeil neuf que je suis allé voir Wolfman.
Et là, patatra, dès la première minute du film, on a droit à :
- un homme apeuré qui court en hurlant à la lune, de nuit, en forêt,
- un loup-garou qui l'étripe,
- une pierre tombale avec le titre du film habilement gravé à la surface, subtilement éclairé par la foudre sous une pluie battante.
Je ressens la désagréable sensation de m'être déplacé au cinéma pour avoir droit à un film digne des feux "jeudi de l'angoisse" sur M6 en deuxième partie de soirée. Ca sent le nanard à vingt bornes. Soit.
Mais ensuite, le film, après nous avoir asséné le loup-garou en plein visage dès l'ouverture, se met à essayer de semer un doute et une ambiguïté sur la santé mentale du personnage principal qui revient dans sa ville natale suite au décès de son frère (celui qui joggait en forêt). A grand renfort de flashback en asile feat. traitements de choc, on essaie de nous faire comprendre que ça ne tourne pas rond dans la caboche du héros, et que donc, si ça se trouve, ses soupçons sur la présence d'un lycanthrope dans les environs, ainsi que sa propre crainte d'en devenir un suite à une morsure subie lors d'une attaque, ne sont que les fruits de son esprit instable.
Bien tenté, mais c'est quand même nous prendre un peu pour des cons suite à l'ouverture du film.
De même, on soupçonne EXTREMEMENT rapidement le père du héros d'être le loup-garou originel, mais ça semble tellement évident que l'on cherche en empruntant d'autres pistes. Alors qu'en fait non, c'est bien Anthony Hopkins.
Ce film vous permettra également d'apprendre que pour rallier Londres à Blackmoor à pieds (avec une canne) en traversant la campagne, cela vous prendra exactement 29 jours, de quoi profiter de votre dernière soirée à Londres en tant que loup-garou, et de la même spécialité pour votre retour au foyer famillial.
Et le meilleur pour la fin, la scène de combats entre les deux loups-garous, digne d'un duel de Chewbacca, l'un obèse et torse-nu, l'autre tout raide et engoncé dans des vêtements trop étroits. Ridicule. Même sans l'ouverture, la crédibilité du film est flingué par cette scène. Anthony Hopkins torse-nu recouvert de duvet blanc sautant sur place et réalisant des cabrioles digne des plus fameux sentai japonais, voilà une vision qui n'est pas prête de vous abandonner.
Pour résumer, ce film est un mauvais nanard, puisqu'il n'est même pas drôle, simplement affligeant de sérieux, d'effets spéciaux ratés (mention aux maquillages), si mal monté qu'il flingue lui-même sa propre histoire et le suspense qu'il tente d'instaurer. Rien à sauver.
Ah si, les scènes gores sont amusantes car plutôt brutales, je ne m'y attendais pas.
J'aurais peut-être dû prévenir que ça spoilait, mais remerciez moi, maintenant vous n'avez vraiment plus aucun intérêt à le regarder. Je suis bon.