Wolfs est un film de plateforme pur et dur que vous risquez d'oublier une fois que vous avez terminé de le regarder. La mise en scène est standard, avec ses décors intérieurs et extérieurs (sauf pour quelques plans tournés à New York !), bien trop uniformes et bien trop lisses pour donner un minimum d'authenticité, avec sa caméra qui se contente de filmer, sans se permettre la plus petite audace technique ou narrative, avec sa BO ultra-basique, dans laquelle sont incorporés quelques tubes connus et entrainants des années 1980, placés au pif pour dynamiser le truc. Le scénario est celui d'un buddy movie bien classique et prévisible.
En fait, la seule raison de visionner l'ensemble est son argument commercial, à savoir son duo de stars principales, George Clooney et Brad Pitt. On sent bien une complicité entre eux, qu'ils ont pris leur pied à faire se chamailler leur personnage, avec un bon lot de railleries et autres vacheries, tout en se moquant doucement de leur âge, par rapport à leur vue ou à leur dos (il n'empêche, ils ont beau être sexagénaires, ils n'ont rien perdu de leur bogossitude !). Tout est fait pour rentabiliser au maximum leur présence. Et vu les cachets qu'ils ont dû toucher, grignotant certainement une très grosse partie du budget (ce qui explique peut-être en partie la pauvreté de la réalisation !), il y a des séquences qui paraissent interminables, à l'instar de la longue introduction se passant uniquement dans la suite d'un hôtel de luxe, ayant une durée de près d'une demi-heure (rentabilisation des deux stars, nombre de décors réduits au maximum !), ou la course-poursuite avec le jeune cadavre devenu subitement vivant (ouais, quinze minutes auraient pu être facilement retirées du tout !).
Pour les seconds rôles, il y a du talent (y compris un rôle, entièrement vocal, assuré par Frances McDormand !). Certains comme Austin Abrams (incarnant le "mort" encombrant... qui, bizarrement, a le corps sans dommage en dépit du fait qu'il soit passé à travers une table en verre et qu'il ait pas mal saigné !) ou Amy Ryan (en personnalité publique de haute moralité bien emmerdée avec le "mort" !) ont le temps de briller parce qu'ils jouent dans des séquences interminables susmentionnées. D'autres, a contrario, sont sous-exploités, dans des scènes assez brèves par rapport au reste, créant un déséquilibre assez gênant. Je pense précisément à Zlatko Buric, en ponte de la mafia, et surtout à Richard Kind, en père (celui du "mort" !) fan de Frank Sinatra.
Que dire de plus, autrement ? Ben, pas grand-chose, à l'image du long-métrage. C'est l'exemple-type du machin que l'on peut regarder chez soi d'un œil distrait, tout en ingurgitant une fade pizza extra-large achetée dans le représentant du coin d'une énorme franchise américaine, avec un bon de réduction, tout en buvant une boisson gazeuse sucrée industrielle. C'est du contenu de plateforme, en gros. Si vous êtes fan de George Clooney et/ou de Brad Pitt, allez-y avec votre pizza et votre boisson, sinon, choisissez autre chose à voir devant laquelle vous empiffrez d'énormément de calories.