Une nouvelle tentative ratée après le nanar de Gavin Hood, qui s'il n'est pas aussi indigent que la première aventure solo du mutant griffu, annihile tout espoir de voir un jour décemment adapté le monstrueux comics signé Frank Miller et Chris Claremont. Exit donc la sauvagerie inhérente au personnage (que l'on vit brièvement dans les deux "X-Men" de Singer) et place au défilé de la musculature de Hugh Jackman, admiré par une flopée d'éléments féminins (Vipère, Yukio et Mariko bien sûr) et fronçant les sourcils, toutes veines saillantes. Au niveau de la retranscription de l'épisode, peu de choses demeurent telles quelles : l'introduction avec l'ours blessé, le héros capturé par des tirs de flèches, Yukio sauvant le mutant à plusieurs reprises... Pour le reste, la Fox a bien formaté le métrage entre nombreux cadavres sans hémoglobine, trahisons grosses comme la main (d'ailleurs l'organisation ainsi nommée n'est jamais évoquée), final ridicule avec son duel contre le génial mais piteusement introduit personnage du samouraï d'argent, exaspérantes apparitions de Jean Grey et private-jokes pourries de Jackman. Malgré tout, il y a des petites choses à sauver entre le tandem de choc composé par le héros et Yukio (devenue ici fille de Shingen et fatalement soeur de Mariko!), le soin apporté aux acrobaties aériennes et la photographie en général...
Le problème récurrent est par contre d'avoir voulu mêler trop de personnages entre "Vipère", la tueuse aux venins mortels absente de la mini série, le personnage inventé du grand-père de Mariko pourtant pivot du récit et mêler la mythologie X-Men alors que son amour pour la fille de Shingen est antérieur à son intégration dans la célèbre équipe.
De même, si certains effets visuels sont parfois approximatifs, ils ont le bon goût de ne pas verser dans la surenchère mais le prix à payer est que Mangold ne sait pas comment s'y prendre pour les filmer! Néanmoins, cela confère davantage d'humanité au fameux Wolverine mais ôte toute espèce d'émotion, le réalisateur s'y prenant avec une maladresse rare et préférant l'onirisme très téléfilm d'une Jean Grey ectoplasmique afin de souligner les états d'âmes de celui-ci.
On espère que la troisième tentative sera la bonne et qu'elle aura le loisir de nous faire découvrir le passé de Wolverine au sein de la fameuse "Alpha flight", une équipe de superhéros canadienne aux magnifiques personnages. Par contre, la séquence post-générique devrait attiser la curiosité des nombreux déçus du métrage mais vu le synopsis récemment dévoilé sur la toile, c'est également mal barré pour le mythique "Days of future past"!