Un essai transformé bien que loin de ses promesses.
Après un épisode 3 désastreux et un « X-Men Origins : Wolverine » pitoyable, je ne m'étais plus aventuré dans les aventures de X-men. À tort semble t-il puisque le dernier épisode en date est apparemment très bon (ou vaut au moins le coup d’œil pour les moins démonstratifs). Une petite erreur que je vais certainement réparer dans les semaines qui viennent puisque si ce film n'est ni une claque, ni même une jolie réussite, il n'en reste pas moins un moment agréable de cinéma.
Ayant pour ambition de rétablir un personnage mis à mal par plus d'une décennie d'approximations et d'aberrations scénaristes, « The Wolverine » prend le parti d'un personnage en pleine introspection, au bout de ce qu'il peut endurer mais qui ne peut encore se résigner à se laisser mourir. Anti-héros de son état, persuadé que son existence n'a aucun sens si ce n'est traverser peines et douleurs en attendant les suivantes, Logan reste un fervent défenseur de la veuve et de l'orphelin. Des bases solides qui auraient pu assurer un spectacle jouissif mais qui se contente finalement de remplir le cahier des charges.
Desservant un scénario des plus classiques et alignant dans un ordres prédéfini bien à l'avance les sempiternelles scènes Marvel, les belles ambitions affichées prennent rapidement un méchant revers pour ne vite devenir que d'obscures fantômes hantant le rendu final. Point fort à mettre à son crédit, pas de fin du monde au programme mais un enjeu plus « intimiste », cette fois ci la Terre n'a pas à être sauvé, le problème est beaucoup plus personnel et permet de garder le personnage au centre des débats. Bien que le retour de la violence soit un fait, en plus d'être bienvenue, le tout reste trop aseptisé pour qu'on reconnaisse l'animal qu'est Wolverine, la bête sanguinaire assoiffée de bataille et de sang folle de rage qui embroche et découpe ses adversaires. On regrette également la présence de clichés qu'on espérer désormais disparus tant ils paraissent éculés, ou au moins dispensables après avoir été autant rabâchés (le Japon et ses traditions que nous occidentaux ne pouvons comprendre).
Le gros point noir, et qui pour le coup m'a paru véritablement handicapant dans la mesure où ça fait bien la moitié du film vu le genre, ce sont les combats filmés à la truelle. Je ne doute pas que les chorégraphies ait été réfléchies mais la façon de filmer est infect, pouvant se targuer de reprendre ce concept de « je vais bouger la caméra très vite dans tout les sens et faire trois plans à la seconde pour bien montrer comme ça va vite ». Rien d'aussi illisible qu'un « Taken 2 », toutefois la compréhension de certains passages s'en ressent douloureusement.
Bref, un blockbuster formaté à tout les étages mais qui nous permet de renouer assez facilement avec un personnage intéressant et qui se laisse appréhender sans trop de mal (le film, pas Wolverine). Ni révolutionnaire, ni véritablement bon, « The Wolverine » parvient à tenir quelques une de ses promesses et c'est suffisant pour ne pas regretter son argent.