Après la déception du premier spin-off dédié au personnage emblématique de Logan, beaucoup d’attente et d’espoirs reposaient sur ce 6ème film de la saga X-Men, intitulé sobrement The Wolverine ; et pour redorer le blason du mutant griffu, après bien des péripéties, on retrouvait alors à la réalisation James Mangold, auteur du remake de 3h10 pour Yuma (que j’avais trouvé passable) : association gagnante ?
Eh bien oui, oui et encore oui, et si la majorité des spectateurs s’accorderont à dire que ce long-métrage supplante aisément l’opus de Gavin Hood, je ne saisis pas le pourquoi du comment de tant de retour frileux, dénonçant notamment un rythme mou (voire ennuyeux).
Alors oui, The Wolverine est long, mais le récit se veut dense, et l’action distillée avec parcimonie ne fait pas de celui-ci un banal film de série B tout juste divertissant ; le ton est donc bien souvent posé, mais cela profite à Mangold qui développe là une galerie de personnages très intéressants, et de surcroît un scénario qui bien que ne payant pas de mine remplit sa fonction à merveille : on est convaincu, absorbé par le visionnage de ce blockbuster aucunement grandiloquent.
Certes, la partie psychologique de The Wolverine, centrée autour de son protagoniste principal et ses songes torturés, se veut plus mi-figue mi-raisin en terme d’intérêt et de consistance, mais ceci contribue à donner au long-métrage un ensemble des plus varié, plus profond que n’aurait pu l’être une suite calquée sur les travers du précédent spin-off ; grossièrement, le film n’est donc pas sans âme, le fond quoique pas parfait se veut même délectable et captivant, et il en va de même concernant la réalisation de Mangold.
En effet, si celle-ci brille avant tout de par sa sobriété, classique, quelques éléments viennent contrebalancer cet état de fait pour conférer à The Wolverine une certaine envergure visuelle : d’abord concernant les affrontements (plus petite mention à l’introduction, aussi impressionnante qu’alléchante), excellents dans leur forme et superbement mis en scène (malgré l’aspect too much de la scène du train, on prend son pied), enfin avec l’ambiance largement influencée par la vision d’un Japon somptueux, pareil à une grande fresque hétéroclite.
Bref, tout ceci ajoute au cachet d’un énième film de super-héros qui parvient toutefois à se démarquer de ses aînés, tandis que ses interprétations viennent parachever sa réussite : sur ce point, on ne peut que se réjouir une nouvelle fois de la prestation d’un Hugh Jackman rempilant avec brio dans son rôle fétiche, alors que l’on apprécie également la qualité globale des jeux d’acteur côté personnages secondaires.
En résumé voici l’un des meilleurs X-Men qu’il m’ait été donné de voir, certes imparfait mais aussi divertissant que bien pensé ; et que dire de la scène post-générique, qui en fera saliver plus d’un !