Working Woman n'est que le deuxième long-métrage de fiction de Michal Aviad. Mais la cinéaste israélienne a derrière elle une longue carrière de documentariste qui n'est pas pour rien dans la qualité de son dernier film. Working Woman procède en effet à une analyse très étayée, et subtile en même temps, des mécanismes du harcèlement sexuel au travail. Il y a les actes proprement dits et puis surtout ce climat de terreur insidieuse qui règne à partir du moment où un patron se permet des mots puis des gestes inappropriés vis-à-vis d'une employée. Le film explore les tourments psychologiques de la victime aussi bien que les contingences économiques qui pèsent lourdement. Si Working Woman s'intéresse relativement peu à la personnalité du prédateur, il en dresse cependant un portrait de pervers manipulateur visiblement expert dans les rapports dominant/dominé. Un peu en marge de son sujet central, le film évoque également la manière dont Israël vend son littoral à des étrangers aisés, là encore par le biais de manoeuvres pas toujours très orthodoxes. Le mélange vie professionnelle, où tous les coups sont permis, et vie privée ajoute finalement à la situation ambigüe et perturbante dans laquelle se trouve l'héroïne de Working Man. Ce film d'une heure 30 seulement se révèle finalement très riche en thématiques croisées qui l'éloignent du simple film à thèse. Et sa mise en scène, sobre et efficace, de même que l'interprétation remarquable de Liron Ben Shlush et de son tourmenteur Menashe Noy renforcent encore sa puissance discrète