Il manque à Wrong cops ce qui m'avait fait apprécier (Steak, Rubber) ou adorer (Wrong) les précédents films de Quentin Dupieux: l'atmosphère. Je veux dire par là la sauce dans laquelle baigne la totalité du film, l'essence commune aux personnages, la logique (particulière) selon laquelle s'enchainent les scènes.
Ici tout est artificiel et sonne creux. Il ne s'agit que d'une série de mini-sketchs, plus ou moins réussis; une fois l'un terminé, on passe à l'autre et on oublie le précédent. Il n'y a pas de construction, pas d'évolution, et j'ai quitté la salle e, ayant la dommageable impression que j'aurais à peu près tout oublié d'ici quelques jours (ce qui fut effectivement le cas).
Il y a également trop de personnages et leur intérêt à figurer dans l'histoire est très variable. Vincent Rough (Eric Judor) est celui qui m'a permis de tenir. On y retrouve cette touche absurde, ce personnage de loser candide qu'avait manœuvré Dupieux avec succès dans ses précédents films. A l'inverse, les péripéties de la femme m'ont laissé totalement indifférent.
Je n'ai pas pu accrocher à ce film, mais y en avait-il la matière?