Vous n'avez encore rien vu, suckers !
Une bande de flics odieux. Une caméra. Quentin Dupieux.
La croisade continue. Quentin Dupieux est depuis longtemps parti en guerre contre le cinéma conventionnel et les codes "main Stream". Un seul mot nous vient a la bouche après chaque séance de sa filmographie : MERCI !
Pour mieux comprendre ce que Quentin Dupieux nous offre il est nécessaire de suivre sa filmographie, et je dois dire pour moi qui est vu tous ces films distribués, c'est un de mes réalisateurs préférés, et ce Wrong Cops est le plus abouti.
Ouverture en forme de Miami Vice sur fond sonore déchirant, Quentin Dupieux s'amuse fortement a filmer le rien et l'absurde, sans jamais laisser entrevoir s'il se moque de ses pairs formatés ou s'il ne s'en préoccupe pas. Il œuvre dans une zone non défini, qui n'appartient qu'a lui et à ceux qui acceptent de s'y abandonner.
Ce Wrong Cops m'a ramené a son premier fil "Steak" en parti.
L'absurdité qu'il dévoile, n'est en réalité pas dénué de sens des lors qu'on accepte ses lois et ses règles. Tout comme Steak le faisait en parti a l'époque avec la déformation de la chirurgie esthétique et de son sport imaginaire. Mais lorsque dans Steak il s'employait a détruire, ce Wrong Cops construit en permanence.
Les personnages et les acteurs sont incroyables.
On ressent vraiment le plaisir qu'ils prennent a jouer ces rôles et on ose même se demander si le réalisateur n'a pas laisser le champ libre a ses acteurs pour s'égarer et improviser au "feeling" pour citer Eric Judor.
Les scènes sont plus drôles les unes que les autres, jusqu'à un climax de Mark Burnham absolument hilarant. Plier en deux sur son fauteuil, Wrong Cops nous tire des larmes de rire face aux renversements de situations et aux performances des acteurs.
Rien que pour voir Marylin Manson, grand fan de Dupieux, en adolescent/adulte intimidé mais résolu, face au malaise qu'imprime Mark Burnham et Eric Wareheim, le film vaut le coup.
La musique est brillante. Tour a tour diégétique et extradiégétique, mais sans réelle frontière avec le passage de l'un a l'autre, elle colle parfaitement a l'ambiance sèche et lourde de l'atmosphère
Quentin Dupieux a développé avec Wrong et Rubber une vraie science de la technique. Il lance des appels sonores, il coupe ses scènes brutalement et prend des angles et des plans incroyables pour donner de l'incroyable et du suspens a du vide. Je pense d'ailleurs que la façon de filmer de Wrong Cops est une grande moquerie face aux séries policières et mafieuses, voir même un hommage déguisé à ses médias qui ont du bercer sa culture et qu'il s'amuse a reproduire sans savoir s'il est sérieux ou non.
Un véritable bijou de cinéma que ce 4e long métrage d'une filmographie que tout cinéphile se doit d'explorer.
Quentin Dupieux est un guide vers la libération artistique.
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