Oldboys don't cry, but we do !
Depuis quelques années, les films internationaux qui fonctionnent et sont acclamées par la presse et le public, font parfois l'objets d'un remake par les Américains.
Quand ces remakes américains sortent, il y a deux questions qui me viennent à l'esprit :
- Quel est le but de ce remake ?
- A qui s'adresse t'il ?
Clairement, le but de ces remakes est de faire connaitre au public Américain des scénarios internationaux dans un pays ou le cinéma local est roi.
Le film s'adresse donc a un public, qui n'a pas vu l'original, voir ne connaissait même pas son existence.
Cependant même dans ce cas de figure, louable au demeurant, il y a des fautes de gout et de Cinéma qui ne s'excusent pas.
Old Boy est à, l'origine un manga Japonais de 1996 adapté librement à l'écran par le coréen Park Chan-wook dans le cadre de sa trilogie sur la vengeance en 2003.
Le film de Par Chan-wook est un modèle absolu d'adaptation.
Allant piocher uniquement ce qui l'intéresse dans le manga, il ne se pose jamais comme une adaptation spécialement fidèle, mais plutôt comment en faire un grand film. C'est normalement cette réflexion propre qui doit être la base d'une adaptation, quel que soit le média original et celui à l'arrivée.
Spike Lee réalise ce remake de 2013. Un temps fortement engagé dans la discrimination raciale, depuis dix ans, il semble s'être radicalisé dans la démagogie. La facilité ayant remplacée l'irrévérence et la critique exhaustive, il n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut des les années 90, aussi bien dans les médias que derrière la caméra.
Et ce Old Boy me semble être le point culminant de l'affligeant.
Il est difficile pour moi de ne pas comparer les deux adaptions, tant celui de Spike Lee copie son ainé puisqu'il reprend des scènes de films qui n'existaient déjà pas dans le manga.
Je ne pense pas que Spike Lee est seulement lu le manga de toute façon, puisqu'il s'inspire uniquement du film de Park Chan-wook.
Cela devient un véritable problème quand la bêtise est à ce point au cœur du remake. Tout est plus violent visuellement, plus expliqué artificiellement, les personnages ne sont jamais ambigus et s'enfoncent dans la caricature la plus mauvaise qui soit.
Spike Lee prend le public Américain pour des idiots finis, incapable de penser par eux mêmes.
Les acteurs sont d'un mauvais incroyable, notamment Samuel L. Jackson et Sharlito Copley en méchants débiles et absolument pas concernés par une quelconque vraisemblance avec la réalité.
Cette double détente entre la bouffonnerie des personnages et le sérieux que veut adopté le film au travers d'un Josh Brolin qui campe un Old Boy plus bourrin que jamais rend le film exécrable et indigeste.
Je ne vais même pas parler de la technique tant cette version est simplifié a l'extrême comparé son ainé.
Le cinéma Américain facile et malhonnête dans toute sa splendeur.
Uns sorte de tambouille mal odorante de tous les poncifs fascistes, en passant par l'asiatique muette habillée comme une call girl et qui maîtrise les arts martiaux, les riches incestueux et colériques, les alcooliques en pleine rédemption et les afro uniquement attirés par l'argent facile et la violence.
Le pire film de 2013.