Autant le dire tout de suite, depuis Steak, j'adore Quentin Dupieux. L'ambiance de ces films, le rythme, l'atmosphère, les dialogues, la mise en scène... tout ! Non mais quand même, faire un film sur un pneu tueur en série (Rubber), c'est pas donner à tout le monde. Faire un film sur un type qui enlève des chiens pour que les maîtres comprennent ce qu'ils perdent à le négliger, c'est assez absurde mais bien fait quoi (Wrong), alors faire un film sur des flics tordus fans d'électro, cherchant à tout prix à trouver la bonne vibe, ça ne peut être que fendard, et c'est le cas!
En moins d'une heure et demi, Dupieux nous livre, à travers une succession de sketchs, l'histoire (tordue) de quelques flics assez incapables, sans foi ni loi, si ce n'est celle de la musique. A dire vrai, l'histoire, on s'en fout un peu, enfin, c'est assez compliqué à expliquer, mais en gros, ça se déroule à Los Angeles (super comme début...), c'est l'histoire de Duke, flic, dealeur, mélomane, obsessif, et ses collègues, un obsédé sexuel qui cherche à utiliser sa position, une flic qui cherche à faire chanter à un autre flic chercheur de trésor dans son jardin, et dont le passé questionne, et un borgne (Eric Judor) qui pense avoir un destin dans la techno.
Comme ça, ça paraît un peu space, et c'est le cas. Mais c'est bien foutu, bien joué, bien écrit, bien réalisé, bien ambiancé, donc ça passe tout seul. On prend son pied, on rit, on pouffe, on observe, on analyse. On se dit que Quentin Dupieux, avec l'histoire la plus bancale, pourrait en faire quelque chose de grand, de pertinent, d'intéressant.