Second traitement de l'arc narratif du phénix, ou le pétage de plomb de Jean Grey, après le (très) décevant Affrontement Final, ce Dark Phoenix ne relèvera malheureusement pas vraiment le niveau de cette franchise inégale et en déliquescence depuis le dernier opus.
Suite du déjà pas terrible Apocalypse, le phenix noir sera le chant du cygne des mutants de la Fox (enfin, pas tout à fait puisque les Nouveaux Mutants, spin-off de l'univers X, est finalement sorti).
En tout cas, avec Dark Phoenix, exit les grands frères et sœurs (en attendant de les (re)découvrir dans leur giron originel chez Marvel), et, pour moi, ils ne sortent pas par la grande porte avec cette bobine.
Si dans sa première partie il reste un divertissement solide se basant sur les thématiques habituelles de l'univers X et des scènes d'action efficaces (sur ce point je suis en désaccord avec nombre de critiques, et si ce film est loin d'une qualité satisfaisante, la palette n'est pas pire que celle de Deadpool, Dr Strange, Suicide Squad et j'en passe. Pas la peine de tirer sur l'ambulance). Les enjeux sont rapidement mis en place (c'est l'opus le plus court de la saga) et avec une scène très mal réalisée, la tragédie s'annonce. Une actrice qui renégocie son contrat pour apparaître le moins possible grimée alors que c'est l'essence de son personnage (le "mutant and proud" de X-First Class semble bien loin) et hop attention spoiler !!! C'est la mort de Mystique sous les coups de Jean munie de ses nouveaux pouvoirs inconnus et trop puissants.
Jusqu'ici, sans atteindre le souffle du renouveau initié par First Class ou l'ambition maîtrisée de DOFP, le résultat me convenait plutôt après la déception Apocalypse.
Mais voilà que débarquent les extras-terrestres et leur Jessica Chastain de cheffe, en bons méchants schématiques, interchangeables avec ceux d'autres films, tout bonnement inutiles. Jessica sans livrer LA prestation de sa carrière n'y est pas mauvaise, faisant avec le maigre matériau dont elle dispose. Mis à part leur arrivée, bien menée, limite flippante, ces méchants inconsistants ne servent à rien, sinon remettre le scénario dans les rails douillets et ultras balisés du blockbuster sup-heroïque. Le buzz précédent la sortie du film supputait la présentation des S'hiar et de Lilandra (J. Chastain), au final, ni les uns ni les autres, juste mauvaise excuse pour bâcler l'écriture.
Comme par (mauvaise) magie, la seconde partie du film sonne faux, des fx au jeu des acteurs (même les meilleurs) et la tragédie annoncée se révèle.
Celle se déroulant à l'écran, sacrificielle, connue et attendue, aurait-elle encore de l'importance ? Qu'on en finisse...
Frilosité, panne d'inspiration, trop de réécriture peut-être, quoiqu'il en soit, c'est finalement par son scénario que Dark Phoenix me déçoit le plus. Cet arc narratif méritait une écriture soignée, centrée sur la psychologie, et sans méchants "tout pourris", sans même de méchants tout court peut-être, mais pour ça il aurait fallu la volonté d'oser quelque-chose de différent...
Si le scénario est le plus décevant, la mise en scène ne rattrape pas grand chose. Depuis First Class, un (léger) parti pris est d'inclure l'histoire à une nouvelle décennie (60's, 70's, 80's, et ici 90's) et d'en adopter certains codes à l'image mais, comme dans Apocalypse, c'est raté et trop souvent plan-plan.
Quelques mots sur l'interprétation pour finir. En gros, j'ai retrouvé le même schisme entre "anciens" et "nouveaux" que dans Apocalypse, à savoir que les jeunes doivent encore progresser. Mais les "vieux" montrent ici quelques signes de lassitude (outre JenLaw, M. Fassbender paraît moins impliqué qu'auparavant).
Sophie "Sansa Stark" Turner, puisqu'elle tient le rôle titre, semble plus à son aise que dans Apocalypse. Pour ma part, j'ai toujours un peu de mal avec son regard (des yeux magnifiques certes), trop souvent inexpressif ou vide, mais un mieux encourageant.
En terme de comparaison avec L'affrontement Final, puisqu'il s'agit du même arc, je crois avoir préféré ce Dark Phoenix et pourtant, je lui mets un point de moins, car encore enthousiaste du renouveau de la franchise depuis son rajeunissement, et ce malgré l'avertissement Apocalypse, ma déception vaut ce point !
Dommage.
En espérant House Of M dans le MCU...