Dans le futur, des armes du gouvernement appelées les Sentinelles ont décimé les mutants. Seul un dernier groupe résiste, menés par le professeur Xavier et Magnéto (Patrick Stewart et Ian McKellen). Contraints d’utiliser leur dernier atout, ces derniers décident d’envoyer Wolverine (Hugh Jackman) dans le passé afin de trouver le concepteur des Sentinelles (Peter Dinklage) et de l’empêcher de fabriquer ces dernières…
Initialement prévu pour être scénarisé et réalisé par Matthew Vaughn, après la réussite de son très bon X-Men : Le commencement, ce nouvel épisode de la saga échut entre les mains de Bryan Singer, qui modifia sensiblement le scénario écrit par Vaughn, lui ajoutant le récit cadre se déroulant dans le futur.
Cette hybridation ne joue malheureusement pas en faveur du film, dont j'aurais préféré, pour le repos de mes yeux, qu’il se déroule exclusivement dans les années 1960, comme cela aurait dû être le cas. Car en effet, les scènes se déroulant dans le futur sont l’occasion pour Singer d’orchestrer une orgie d’effets spéciaux, que Matthew Vaughn et James Mangold avaient eu la sagesse de nous refuser lors de leurs incursions respectives dans la saga. On se retrouve donc avec des combats sans intérêts dans lesquels les mutants luttent contre des robots ridicules, cumulant tous les pouvoirs possibles, ce qui les rend nécessairement invincibles et ne fait qu’agrémenter l’ennui d’un spectateur qui a vite compris qu’un paradoxe temporel serait l’unique moyen de sauver les mutants de l’impasse dans laquelle un scénario peu subtil les avait placés.
C’est dommage, car l’intrigue se déroulant dans les années 1960 nous offre un mélange de science-fiction et d’histoire presque aussi jubilatoire que celui que Vaughn nous avait proposé dans son épisode, et se regarde avec un réel intérêt. En outre, quoique reléguant les excellents Patrick Stewart et Ian McKellen au rang d’opportunistes dont le maigre temps de présence à l’écran semble juste la condition pour encaisser leur gros chèque, X-Men : Days of future past nous offre un casting parfait, intégrant au casting du film de Vaughn l’incontournable Hugh Jackman, pour notre plus grand bonheur.
Malheureusement, ce qu’oublie totalement ce film, c’est que les récits rocambolesques à base de mutations génétiques que nous offraient les épisodes précédents se supportaient essentiellement par la réflexion parfois profonde que le scénario nous offrait. Or, ici, Singer effleure à peine les sujets centraux de la saga, se contentant de multiplier une action parfois sympathique mais somme toute très rudimentaire, qui laisse trop peu de place à la réflexion. Finalement, on sort de ce blockbuster très formaté en se disant que décidément, cette saga ne devient pas de plus en plus intelligente…