X-Men: Days of Future Past par AntoineRA
Je partais très méfiant pour ce nouveau volet. Pourtant conquis par X-Men: First Class pour son contexte différent, c'est ici le retour de tous les anciens et l'optique d'un Avengers-like qui ne me plaisait guère. Beaucoup trop de figuration en prévision, en plus de nombreux problèmes de chronologie à essayer de récupérer, et une histoire de voyage dans le temps propice aux maux de têtes. C'est plus ou moins le cas. Pendant deux heures, on essaie finalement de connecter les bouts avec les précédents films, tout en tentant de comprendre les niveaux temporels qui se font et se défont.
Malgré Bryan Singer à la barre, ce Days Of Future Past garde sensiblement le ton de First Class, puisqu'il se déroule dans les années 70, tout en profitant d'une plus grosse production, et d'un sens du spectacle accru. C'est particulièrement vrai pour les quelques rares scènes du futur qui dépeignent la lutte des Mutants contre les Sentinelles. La seule occasion, à vrai dire, de revoir le casting de la première trilogie et les nouveaux venus, tout juste utilisés pour l'aspect visuel de leurs pouvoirs (les portails de Blink sont fascinants), face à des Sentinelles métamorphes toutes aussi spectaculaires. La 3D est d'ailleurs très bonne (nette, peu de flous, profondeur) mais n'apparaît pas indispensable, et est seulement intéressante lors d'une scène en ralenti extrême.
Dans ce passé uchronique, sans surprise, ce sont Fassbender, McAvoy, Lawrence et Jackman qui ont la vedette et bénéficient d'un peu plus de développement, dans des scènes d'ailleurs souvent similaires au précédent. Le scénario est plutôt bien construit et complet en soi, même s'il a quelques incohérences/incompréhensions et se montre assez lourd par moments tant les scénaristes veulent rajouter des détails secondaires pour les connexions, les clins d’œil, ou le simple plaisir du fanboy. Plusieurs scènes auraient pu être écourtées, voire coupées. Cependant, cela ne gâche pas le film, et malgré les quelques piques comiques, le ton reste foncièrement mature, dramatique et exploite convenablement son propos. Si j'ai parfois eu du mal à être complètement dedans ou ressentir les climax, c'est parce qu'il manque un peu du cœur, du côté chaleureux qu'avait instauré Vaughn sur First Class. Disons aussi que les compos d'Ottman demeurent solennelles, là où Henry Jackman était bien plus prenant et posait des thèmes forts.
Ce qui frappe aussi, c'est que le long-métrage ne se contente pas d'être un simple film de superhéros, avec des super-méchants, et un banal développement en trois actes. On pense plus à ce qu'à fait Nolan avec Batman (et Inception, sur le finale), à savoir rendre les personnages et leur univers de façon cinématographique, avec un aspect film d'auteur, où l'on prend son temps de construire plutôt que d'enchaîner l'action qui, elle, est également soignée. Non exempt de défauts, et sans être le meilleur film de la franchise, X-Men: Days Of Future Past est dans l'ensemble très réussi, et invite assurément au revisionnage.