Ils sont de retour, enfin. L’attente a été longue, pénible, désespérante même. Depuis la sortie de « l’Affrontement final », qui laissait déjà une impression mitigée, pas un film de mutant n’avait réussi à se montrer digne de la franchise. Et comme par magie, c’est lors du retour de papa Singer que Wolvi et ses amis retrouvent leur rang. Si Bryan pouvait éviter de tomber pour viol sur mineur avant le dernier volet, le monde entier lui en serait reconnaissant. Réalisateur du premier film et de son excellente suite, il avait ensuite laissé les manettes à d’autres qui se sont chargés de fracasser cette belle dynamique. Mais il semblerait que le temps des catastrophes soit révolu, et « Days of future Past » remet la saga sur les rails dans le dernier virage. Et même si ses précédentes sorties de route ont couté cher face au succès énorme d’Avengers & co, il se pourrait bien que la lutte soit plus serrée que prévu.
Car là où l’univers des Vengeurs offre des fresques survitaminées et visuellement époustouflantes, « X-men » offre une trame plus sombre et plus adulte à un propos semblable. Le succès d’Avengers est lié à un second degré omniprésent qui rend la démesure des films crédible. Du côté des mutants, l’humour est également de la partie mais de manière beaucoup plus dosée. Le film aborde des sujets bien plus profonds, les personnages sont moins lisses, l’enjeu est plus important. Deux parti-pris complètements différents mais qui peuvent apporter autant de jouissance l’un que l’autre.
Mais qu’est ce qui fait le succès de la bête alors que ses prédécesseurs s’engluaient joyeusement dans une médiocrité inquiétante ? Le casting déjà. Retrouver les bons vieux acteurs de la première trilogie est un bonheur. Hugh Jackman est évidemment toujours excellent, et les apparitions fugaces de Halle Berry, Ellen Page ou Ian McKellen sont presque émouvantes. Pour le reste, Fassbender est parfait (l’un des rares points positifs de First Class d’ailleurs) et Charles et Hank ont laissé de côté les interprétations désastreuses du « Commencement » pour une performance très très très (très très très très très…) convaincante. Pour les nouveaux arrivants, Quicksilver est excellent pour le peu qu’on le voit et notre ami Peter-Tyrion-Dinklage de Bolivar Trask fait le job dans un rôle plus amusant que marquant. Comme il faut bien avoir de quoi râler, il serait bon de savoir qui a eu la putain d’idée de faire jouer Mystique par Jennifer Lawrence. Quand elle n’est pas transformée ça passe encore, bien que la gueuse soit enthousiasmante comme l’ennui ou le désespoir. Mais une fois maquillée, on a l’impression de voir notre bonne vieille métamorphe en pleine crise de boulimie. C’est juste ridicule bordel. Rendez-nous la Raven des premiers films. Longiligne, muette, meurtrière. Merci.
Niveau scénario, le film réussit un tour de force : Être relativement cohérent avec l’univers des œuvres précédentes et ne pas transformer le voyage dans le temps en espèce de fable incompréhensible. On peut trouver des incohérences mineures en cherchant bien (les griffes en os après le voyage au japon se sont miraculeusement changées en métal), mais rien de bien gênant. L’histoire est prenante, et les affrontements plutôt à taille humaine n’en sont pas moins épiques.
Reste le plus dur maintenant, clore la saga en beauté en développant la nouvelle réalité crée et en nous livrant un Apocalypse qui renvoie directement Thanos, Loki et tous les autres au bac à sable. C’est pas gagné, mais au moins depuis quelques mois, l’espoir est là.