Quand l’on regarde le paysage des super-héros cinématographiques actuel, on remarque aisément que les X-Men, malgré le fait qu’ils aient justement enclenché le pas début 2000, n’ont plus vraiment autant d’importance qu’à l’époque. La faute à des spins-off centrés généralement sur un Wolwerine toujours agréable mais qui s’est empêtré dans des films soit moyens, soit abominables. Le retour de Bryan Singer, réalisateur originel de la saga, nous offre donc un vrai espoir de retour aux sources.
Oui, c’est bel et bien le cas, les X-Men sont de retour. Dans un contexte difficile de génocide planétaire des mutants, ceux-ci tentent désespérément de faire pencher la balance. Le seul moyen ? Changer le cours du temps. Terrain glissant quand l’on sait d’avance qu’écrire sur les voyages temporels n’est pas une mince affaire, les incohérences et la complexité pouvant faire sortir du film n’importe quel spectateur. Pourtant, tout reste globalement bien maitrisé, aussi bien scénaristiquement que visuellement, le film nous offrant un divertissement d’envergure, et bien rythmé la majeure partie du temps. Tous les personnages connus sont présents, aussi bien jeunes qu’âgés et c’est donc un vrai plaisir de les retrouver. Et malgré le fait que Wolwerine soit un des personnages clés de l’intrigue, il reste suffisamment en retrait, laissant donc le champ au triangle Charles Xavier – Magnéto – Mystique. On retrouvera aussi avec grand plaisir la dimension politique de la saga, toujours en phase avec l’époque qu’elle décrit et suivant donc la trame initié par le précédent volet sur la Guerre Froide. Aucun problème donc sur tous ces aspects, en particulier la xénophobie qui règne contre les mutants
C’est plutôt sur un autre aspect, et pas des moindres, que Bryan Singer semble encore hésitant : ses personnages. Ce nouvel épisode en propose une foule, allant des déjà connus aux nouveaux comme Bishop ou Quicksilver. Malheureusement, presque aucun des mutants présents à l’écran ne semblera évoluer ou proposer une quelconque personnalité. Noyés dans le groupe, ils se résument pour la plupart à un rôle, certains servant même de simple chair à canon pour les sentinelles. Des personnages unidimensionnels qui contraignent totalement l’intrigue, qui s’avérera finalement assez morne et fade, trop balisée. Allant jusqu’à ce que Wolwerine ne serve que de prétexte scénaristique à l’intrigue. Une déception sur ce point quand on voit les possibilités énormes qui se profilaient, pourtant bien là quand il s’agit de mettre en avant ces héros prêts à tout pour sauver leur espèce. Reste un Quicksilver vraiment alléchant, charismatique et qui vole la vedette à tous les autres lors de ses apparitions. En espérant que celui qu’on nous proposera dans le prochain Avengers soit du même calibre…
En bref, ce nouvel opus de la saga reste malgré tout de très bonne facture si on se laisse charmer par le côté "réunion" du projet. Mais il reste malgré tout un peu léger, et on sent bien que Bryan Singer, après toutes escapades semble un peu frileux à l’idée de reprendre la main sur ses personnages. Certains y verront un très bon divertissement, intelligent quand d’autres plaideront un film bancal, parfois un poil incohérent.