X-Men: Days of Future Past par mr. edward
X-Men : Days of Future Past pour Bryan Singer, de reprendre les rênes de la franchise cinématographique X-Men, après avoir laissé les commandes au tâcheron Brett Ratner pour un médiocre 3ème volet : X-Men : L’affrontement final ; ainsi qu’au très bon Matthew Vaughn pour un reboot de la franchise qui n’en est pas vraiment un : X-Men : First Class.
L’action de ce nouveau volet se situe après les évènements de L’affrontement final, ainsi que après ceux de First. En 2023, les espèces humaines et mutantes ont été décimées par d’impitoyables robots nommés « Sentinelles ». Les survivants s’organisent comme ils peuvent. Dans un ultime effort pour changer le cours tragiques des évènements, le professeur Xavier (Patrick Steward) et Magnéto (Ian McKellen) décident, grâce aux dons de Kitty Pride (Ellen Page), de renvoyer Wolverine (Hugh Jackman) dans son propre corps en 1973. Il doit les retrouver et trouver un moyen d’empêcher que ce futur existe. Autrement dit, Days of Future Past peut être qualifié d’entrequel. Ainsi, Singer devait mélanger ces 2 univers en arrivant à expliquer les incohérences existants. La timeline de la saga X-Men ayant quelques « problèmes ».
Autant vous le dire tout de suite, ceux qui râlaient déjà de ces incohérences ne risquent pas de se calmer. C’est un bordel sans nom. Si vous prenez DOFP comme la suite directe de First Class, sans tenir compte des autres films, ça tient la route, mais vu que le film fait tout pour s’y rattacher, d’autres incohérences viennent s’échouer sur une plage déjà bien remplis de ce type de problèmes. Et du coup, on ne sait pas vraiment comment prendre le film par rapport à la chronologie X-Men. Bien que le First Class soit excellent, on ne nier le fait que c’est celui qui met à mal cette timeline. J’ai bien conscient d’être assez vague dans mes propos, mais étant donné que je ne souhaite pas vous spoiler le film, c’est difficile pour moi de rentrer plus en détail, dans ce qui peut être considéré comme la plus grosse erreur du film.
Pour autant, le film n’est pas bourré de mille et une incohérences vis-à-vis des autres volets X-Men, mais ceux-ci sont assez visibles pour ne pas passer à côté. Mais en bon aveugle que je suis, j’ai réussi à passer outre, enfin, je devrais plutôt dire que je ne les avais pas vu. Ce qui est aussi frustrant, c’est de sentir que les scénaristes et Bryan Singer n’ont, semble-t-il, même pas souhaiter répondre à ces incohérences. Une phrase aurait suffit. Malgré tout, et fort heureusement, le film est cohérent avec lui-même, et c’est déjà pas mal.
Mais alors, est-il bon ou pas ? Oui, il est très bon, c’est un excellent divertissement. Je ne dirais pas que c’est le meilleur film X-Men, même si personnellement c’est celui que je préfère. Il est malheureusement trop imparfait, scénaristiquement parlant, pour être considérer comme le meilleur film de la franchise. X-Men : Days of Future Past assure le spectacle lors de scènes d’actions très maîtrisées et assez jouissives à regarder. Le film ne souffre d’aucunes baisses de régimes. Le côté cheap dans certains effets spéciaux de First Class a disparu. Singer connaît l’univers et arrive toujours, à nous présenter d’excellentes trouvailles. La scène avec Vif-Argent en est le meilleur exemple.
Le scénario de DOFP n’est pas seulement cohérent dans sa structure, il est assez bon. Les thèmes du film sont différents des premiers X-Men de Singer où ceux-ci abordaient la question de l’acceptation des mutants dans notre société et de comment ils étaient perçus. Il y avait d’ailleurs, clairement un parallèle à faire avec la cause homosexuelle. Dans Days of Future Past, c’est une « évolution » par rapport à un thème abordé dans First Class. En effet, dans First Class, il était question de l’acceptation de soi, de comment vivre avec le « pouvoir mutant » que l’on détenait. Il y avait aussi l’opposition entre Xavier et Magnéto qui avaient une perception diamétralement opposé du positionnement des mutants dans la société. Xavier est plus pour une solution pacifiste, une cohabitation avec les humains, alors que Magnéto est plus un adepte de la violence et ne croit pas en cette cohabitation. Dans DOFP, il est question, dans la partie se déroulant dans les années 70, d’arborer fièrement que ce sont des mutants, et comme le pense Magnéto, que les humaines doivent avoir peur d’eux. Et même si les scènes dans le futur, entre Xavier et Magnéto, au niveau de leur relation, est rare. Il suffit d’une scène pour comprendre leurs points de vu, ce qu’ils sont devenus et ce qu’ils pensent de tout ce qui s’est passé, sans de longues tirades.
Le film possède pas mal de scènes assez émouvantes, sans que cela fasse tâche ou ne tombe dans le pathos. Ce qui est aide c’est bien évidemment, et logiquement, l’interprétation des différents acteurs du casting. Même s’il n’y a que Wolverine comme dénominateur commun entre les « survivants » du casting de First Class (James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicolas Hoult…) et ceux des premiers films (Hugh Jackman, Patrick Steward, Ian McKellen, Ellen Page, Halle Berry…), et qu’ils n’ont pratiquement aucune scène en commun, sauf une excellente dont je ne dirais rien. Il y a une certaine homogénéité qui se fait. Même les nouveaux venus, se fondent parfaitement (Peter Dinklage, Omar Sy, Evan Peters…). On pourra d’ailleurs reprocher de ne pas assez les voir, surtout le personnage de Bolivar Tarsk (Peter Dinklage) qui est très important à l’histoire. Omar Sy ne fait pas tâche et tient son rôle.
Autre reproche qui pourrait être fait, c’est au niveau de l’univers apocalyptique de 2023 et de son design, c’est très sommaire et pas assez détaillé. Certes, il y a une uniformisation dû aux évènements qui se sont déroulés, mais c’est très terne. Les vaisseaux des Sentinelles ressemblent plus à des box internet qu’à autres choses.
Mais malgré les reproches que l’on peut faire et que j’ai mis plus en avant dans cet article, le film est excellent. C’est bon de le rappeler. C’est peut-être idiot de dire cela, mais c’est un film de pur divertissement. Il a des défauts, mais ceux-ci ne sont pas handicapant quand à l’appréciation du film. C’est plus au niveau de la cohérence vis-à-vis des autres films. Le reste c’est du solide, les acteurs sont imprégnés de leur rôle, la relation entre chacun (surtout entre Mystique, Xavier et Magnéto) est intéressante et assez fouillée. Il y a une excellente mise en scène avec de très beaux plans. Des clins d’œil sympas et bien incorporés, qui ne gênent pas ceux qui ne connaissent pas l’univers ou les films. C’est assez drôle. Il y a quand des réponses qui sont donnés à des questions qui restaient en suspend, mais comme je suis une raclure de bidet, je ne vous dirais pas lesquelles.
Au niveau du voyage dans le temps, le film a sa propre logique et est cohérent par rapport à ce qu’il raconte. Cela ne rajoute pas une complexité inutile. Singer a voulu faire simple, et ça fonctionne. Pour rappel, dans les comics, c’est Kitty Pride et non Wolverine qui retourne dans le passé, mais l’explication donnée est crédible.
Pour conclure,
X-Men : Days of Future Past est un agréable divertissement. Malgré le fait que beaucoup de questions ne trouvent de réponses, voire des incohérences vis-à-vis de la saga X-Men sont rajoutés, le scénario est bon et solide. Le film est excellent et nous fait passer un agréable moment devant. Le film aurait pu être mieux en réellement bouclant la boucle, bien que l’idée de fin soit intéressante, mais il est dans les meilleurs de la saga. Vivement X-Men : Apocalypse en 2016.