Un film complexe et ambitieux qui redonne un nouveau souffle à la saga. Véritable tour de force!
Bryan Singer est de retour aux commandes de ce "X-Men : Days of Future Past", un film complexe et ambitieux qui relance entièrement la saga tout en lui restant fidèle et en lui adressant de multiples références. Les partis pris d'écriture et de mise-en-scène s'avèrent fort judicieux et inspirés, et font de ce pop-corn movie d'action et de divertissement un film puissant et réfléchi, évitant les 'déjà-vu' et autres éléments faciles pour se tourner entièrement vers du renouveau ! Le meilleur "X-Men" depuis "X-Men : First Class" !
Dans la lignée de "X-Men : First Class", ce nouvel épisode de la série des mutants parvient à renouveler entièrement la saga tout en restant fidèle aux précédents épisodes auxquels de multiples références sont faites. Grâce à un scénario très bien ficelé, le réalisateur des deux premiers "X-Men" exécute un come-back retentissant et nous offre le meilleur épisode de la saga après "First Class". Alors qu'une guerre futuriste menace la survie des derniers mutants sur Terre, le Professeur X et Magneto renvoient Wolverine dans le passé pour les convaincre tous deux, dans leur jeune âge, de s'allier pour éviter ce cataclysme. Un voyage dans l'espace qui propulse Wolverine avant même les événements du premier "X-Men" et qui, de fait, va bouleverser tout le courant des événements à travers les époques. Un scénario complexe et ambitieux donc, mais un parti pris qui relève du génie ! Le résultat est tout bonnement magnifique. "X-Men : Days of Future Past" est la preuve que beaucoup de choses intéressantes peuvent encore être créées autour des films de super-héros, tout en gardant cet aspect de divertissement et de second degré tous aussi respectables que les films plus sérieux, comme l'est par exemple la trilogie "The Dark Knight" de Christopher Nolan.
S'il y a bien une prouesse exécutée dans ce film, c'est le scénario, très complexe, certes avec quelques incohérences, mais toutefois très bon ! Le scénario parvient en effet à faire la part des choses en respectant le mieux possible la chronologie "X-Men", en adressant de mutiples références à l'ensemble de la saga et, d'autre part, en repensant et en renouvelant intelligemment l'ensemble de la série. Alors que la plupart des producteurs n'auraient d'autre solution qu'un reboot pour relancer une saga, ici le reboot se fait au sein même d'une suite, et c'est là un exploit à la fois efficace pour les producteurs et respectueux envers tout le travail effectué jusqu'à présent.
Et ce n'est pas là la seule qualité du scénario, écrit par un Simon Kinberg vraisemblablement très inspiré. Son gros avantage, c'est qu'il parvient à utiliser le meilleur de l'univers "X-Men" pour offrir à ce film un souffle nouveau sans passer par des 'déjà-vu' et des recettes classiques souvent dérangeantes. Depuis l'idée de l'univers futuriste jusqu'à l'utilisation des pouvoirs de Mystique comme modèle pour la conception des Sentinelles, tout en faisant des liens avec les situations géopolitiques de l'époque, Simon Kinberg parvient à faire en sorte que la boucle soit bouclée dans son film et que tous les éléments se tiennent, s'influençent et interagissent entre eux. Alors que nous croyions tout connaître de Charles Xavier et Magneto, là encore le scénario parvient à nous offrir du renouvellement en relatant une phase de l'évolution de ces deux personnages qui nous était jusqu'à ce jour inconnue. Là où certains précédents films plaçaient gentils d'un côté et méchants de l'autre, "X-Men : Days of Future Past" fait la part des choses en apportant des nuances de chaque côté.
Ainsi donc, alors que la production aurait pu se perdre dans les méandres d'une histoire mêlant différents personnages à différentes époques, le scénariste et le réalisateur gardent la tête froide et établissent une ligne directrice claire et précise tout au long du film, en se focalisant principalement sur 4 personnages centraux : Wolverine, Mystique, Charles Xavier et Magneto. Certains reprocheront au film de ne pas assez exploiter d'autres personnages relégués à des rangs secondaires voire anecdotiques, d'autres aussi se plaindront de ne pas en avoir assez vu du monde futuriste... La décision finale, qu'elle soit du réalisateur ou du scénariste, s'avère être incontestablement juste. Le film dure peut-être 2 heures et 11 minutes mais, face à une matière aussi dense, il est indispensable de trancher et de laisser tomber certains éléments auxquels on aurait du mal à se détacher mais qui seraient susceptibles de perturber la logique du récit.
Avec ce scénario intelligemment ficelé, le reste du film coule de la manière la plus simple du monde, avec l'apport de ce casting cinq étoiles qui en a vraisemblablement déjà vu d'autres. L'histoire fonctionne, divertit et apporte un renouvellement plein de vivacité à la saga. La réflexion autour de la dualité humains-mutants reste d'actualité encore une fois. Là où Bryan Singer faisait un parallèle net en début de saga avec des images de deuxième guerre mondiale où le jeune Magneto se voyait séparé de sa famille, le réalisateur établit une mise-en-scène très similaire en termes d'images en nous présentant la guerre du futur au début de "Days of Future Past" et n'hésite pas à nous offrir un méchant intéressant, sorte de mini-Hitler stéréotypé, à la fois cruel et comique, désireux d'en finir avec la race mutante par l'usage de Sentinelles protectrices. Par ailleurs, le film modifie le courant de l'histoire (la mort de Kennedy, la révélation des mutants sous Nixon...) avec une certaine effronterie jubilatoire et ce sans jamais se montrer prétentieux. A travers cette mise-en-scène, Bryan Singer nous confirme qu'il est désireux de nous faire passer un message sans pour autant s'écarter du but premier du film qui reste le divertissement, un divertissement certes à prendre au second degré, mais un divertissement réfléchi tout de même.
En fin de compte, "X-Men : Days of Future Past" s'avère être un très bon film de super-héros, très prenant et divertissant. Bryan Singer nous offre une pop corn movie intelligemment écrit et mis-en-scène, faisant référence aux épisodes précédents de la saga tout en la renouvelant totalement. A côté de cela, les spectateurs prendront plaisir à re-découvrir certains personnages de la série ainsi qu'à découvrir de nouveaux éléments dont certaines scènes d'action très réussies (les déplacement de Quicksilver par exemple) tant en termes d'images que d'effets spéciaux. John Ottman nous revient également avec ce qui semble avoir été le meilleur thème musical des "X-Men" de toute la saga et étoffe sa bande musicale tout en se creusant la tête en parallèle avec le montage labyrinthique du film (eh oui, il tient deux postes au sein de la conception) pour nous offrir au final un produit hollywoodien qui nous fait bien du plaisir ! Vivement le prochain "X-Men : Apocalypse" !