Nom de Zeus, les revoilà! Les mutants plus connus sous le nom des X-Men font en effet leur retour dans ce qui est déjà leur septième film dédié. Et ce retour était plus que désiré, et pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce qu'un certain Bryan Singer est de retour derrière la caméra. Pour les non-initiés, je rappelle que le bonhomme fut derrière les deux premiers films de la série, et que beaucoup de fans ont pleuré son départ de la licence. En même temps, quand on a vu "Origins:Wolverine" , on peut les comprendre. Encore plus quand on sait que le Singer a délaissé X-men pour nous sortir un Superman Returns sympa mais pas mémorable... Une autre raison est que le film fut annoncé comme étant la suite du "Commencement" de Matthew Vaughn, un film qui a su redonner un sérieux coup de jus à cette licence et que je vous recommande de voir sans tarder. D'ailleurs, je vous recommande même de revoir tous les épisodes précédents avant de vous plonger dans cet opus, parce que bon nombre d'éléments provenant de ces films sont liés à ce dernier.
Je vais probablement faire quelques spoils sur les films X-men, je vous recommanderais donc de ne lire cette critique que si vous avez vu tous les films. Non, sérieusement, vous aimeriez que l'on vous dise que Wolverine est le fils de Charles Xavier sans que vous l'ayez découvert par vous-même? Non, et pas seulement parce que je viens de dire une connerie.
L'histoire débute donc dans le futur. Pas le futur dans lequel on est censé utiliser des hoverboards d'ici l'an prochain hein. Bref, nous sommes en 2023. Et en 2023, la situation laisse quelque peu à désirer. De grandes entités robotiques répondant au nom de sentinelles sèment le chaos et la destruction. Certains X-men tentent de repousser la menace, en vain. Le seul moyen d'éviter cela serait une modification du passé, plus précisément d'empêcher le meurtre d'un certain Bolivar Trask par Raven (alias Mystique) en 1973. Coup de bol, Kitty Pride possède le pouvoir de renvoyer un esprit dans le corps de la personne tel qu'il était dans le passé. Pas de bol, un voyage de tant d'années pourrait entrainer la destruction de l'esprit de quiconque ferait le voyage. Coup de bol, Wolverine possède la faculté de régénération. Le mutant part donc dans le passé, à la rencontre d'un Charles Xavier jeune et fortement blessé des évènements contés dans "Le Commencement".
Un des premiers points à mettre en évidence est donc la réutilisation d'anciens personnages que l'on n'avait pas revus depuis un bout de temps. On sera content en tant que fan de revoir Tornade, Magnéto et Xavier tels qu'on les a connus dans la première trilogie. On comprend que le plan final du troisième film suggérant que Magnéto n'avait pas perdu ses pouvoirs aura servi à quelque chose. On comprend moins comment Xavier peut être encore vivant, lui qui est censé être mort dans le troisième film (encore lui, dis donc!). On se sent surtout entourloupé lorsque les scénaristes justifient le fait que l'on envoie Wolverine dans le passé: C'est le seul à pouvoir se régénérer. C'est pas faux, ceci dit. Mais c'est son corps qui se régénère, pas son esprit. Mais bon, on comprendra surtout que la vraie justification est: Hugh Jackman = pognon, donc bon...
Dans le passé , on retrouve avec grand plaisir les interprètes des jeunes Xavier, Magnéto et Mystique, qui livrent une prestation toujours aussi bonne. Mention spéciale à James McAvoy qui nous livre ici un Charles Xavier plus tourmenté que jamais. On pourra penser tout de même que Singer revient certes à la charge, mais en volant le travail de Vaughn sur l'esthétisme. Toutefois, ce ressenti ne gâche en rien le film.
Ce qui pourrait le gâcher, c'est la manière dont est expédiée la trame du film, et je dis bien expédiée car c'est en une séquence que tous les enjeux sont révélés. Un peu rapide tout de même, d'autant que la trame ne manquait pas d'intérêt. Plus brèves encore sont les séquences du futur. Limite si elles n'ont pas été insérées pour le fan-service. C'est assez dommage de ne pas voir de vraies évolutions concernant les personnages du futur, on ne sait pas ce qu'ils sont devenus. Tout ce que l'on sait d'eux, c'est qu'ils sont dans le pétrin. Terminé bonsoir. Même Wolverine est peu exploité à part pour se battre (après tout, il a sa propre franchise, mais tout de même), seuls les personnages du passé tirent réellement leur épingle du jeu. Eux ne servent pas à rien, alors qu'Omar, si. (Best Vanne Ever)
Du côté de la réalisation, on ne faiblit pas. Singer montre tout ce qu'il a dans le ventre, en faisant toutefois des redites (ex: Magnéto soulevant un stade entier n'est pas sans rappeler Magnéto dans "L'affrontement final" soulevant un pont ). Les scènes de bravoure sont plus réussies que jamais, et laissent parfois place à quelques notes d'humour bienvenues, comme celle de l'évasion avec Vif-Argent. Et comptez sur une myriade d'effets visuels pour vous assurer un spectacle de qualité. La bande-son reste dans l'esprit de ce type de film, on reste en terrain connu. On regrette que le rythme ne soit pas toujours soutenu, et que l'action se laisse parfois trop désirée. Ce sera surtout le côté moralisateur qui déplaira à certains, même si elle est bien installée dans le récit. Hé oui, car X-Men, c'est pas que des mutants qui se castagnent, c'est aussi une réflexion sur la vision de l'homme face à la différence. Un aspect que ce volet traite de bonne manière, et qui me fait revenir vers le jeune Xavier, meilleur symbole en ce qui concerne le fait d'accepter la différence, en repoussant ses souffrances et en s'acceptant tel qu'il est.
Au final, on se retrouve avec un film remarquable d'efficacité, sans doute dans les meilleurs volets de la série et ce malgré quelques points négatifs, quelques incohérences et un final qui fera débat en termes de continuité avec les précédents opus. Mais les faits sont là: le film est un vrai régal de divertissement, et c'est bien là le principal.