J’adore les comédies parodiques complètement barrées, et ce film est le digne représentant du genre. Complètement culte dans sa catégorie, Y a-t-il un pilote dans l’avion ? est le premier film d’une longue collection de « Y a-t-il… » supervisé au sein du collectif ZAZ (ensemble de réalisateurs).
La comédie parodie le film catastrophe A l’heure zéro, que je n’ai jamais vu. Il s’agit d’une catastrophe aérienne, qui est un archétype du cinéma américain. Voilà pourquoi même sans l’avoir vu le public sait s’y retrouver en décelant chaque référence tant elles sont récurrentes dans le genre.
J’ai aimé le grand délire maitrisé ou tout part en cacahuète sans que le public ne se retrouve perdu. J’adore quand les gags sont complètement lunaires, j’ai éclaté de rire pendant tout le film en me demandant comment j’avais pu passer à côté de ce spectacle durant tout ce temps. Les acteurs sont hilarants à défaut d'être crédibles. Je dois dire que certaines répliques m'ont carrément fait exploser de rire tellements elles étaient inattendues, le "Je le prend noir, comme mes hommes" me fait encore rire quand j'y repense.
Franchement, il y a tellement de défauts dans ce film que je ne saurais pas les énumérer. Des défauts grossiers qui n’entachent pourtant pas la mission première de l’œuvre, celle de nous faire rire. Ce que je regrette le plus, c’est que certains personnages sont oubliés par le scénario et n’apparaissent que pour déclencher un gag. Cela donne une dimension fourre-tout au film, qui par ailleurs n’est pas tout à fait désagréable. Le résultat est ridicule, et pourtant irrésistible. Même les effets spéciaux foireux et l’esthétique low-cost de l’œuvre sont amusants.
Toutefois, si certains gags sont inattendus d’autres sont trop prévisibles et beaucoup d’entre eux font de gros flops. J’avoue que j’ai eu un peu de difficulté avec les gags à tendance raciste et homophobe. Par exemple, le gay de la tour de contrôle est une caricature qui n’a d’utilité que d’insulter les homosexuels à une époque où il était de bon ton de se moquer des différences. Son ressort comique ne repose que sur ses manières exagérées, ses gesticulations (pas tout à fait crédible par ailleurs), et son comportement de folle, mais il ne déroule aucune véritable blague avec une chute digne d'intérêt. Dépourvue d’efficacité, le personnage se moque des homosexuelles sans intelligence et je l’ai perçu comme une insulte abjecte plutôt qu’une réelle intention de divertir. Malgré tout, j’ai attribué ses maladresses au mauvais gout d'une époque révolue, une époque où il suffisait de caricaturer les communautés pour amuser le public bien comme il faut, là où aujourd’hui on préfère l’humour qui tord le cou aux clichés. Voilà pourquoi ce genre de scènes à bien vieillit, même si je ne saurais en tenir rigueur à la production.
Pour conclure, je retiens seulement de ce film qu’il m’a énormément amusé. J’ai beaucoup ri, avec sincérité, aux éclats même. C’est vrai que je me retrouve dans mon élément, c’est exactement le genre de comédie américaine que j’apprécie, bien au-delà des cultes Monty Python et Les Bronzés produits à la même époque.