Takashi MIIKE, le mercenaire du cinéma japonais, nous propose avec "Yakuza Apocalypse" son deuxième film de 2015 après "Kaze Ni Tatsu Lion", sorti en mars au Japon. Avec un minimum de deux films par an, Takashi MIIKE est effectivement un des réalisateurs les plus prolifiques du cinéma japonais : chaque année, c’est deux ou trois nouveaux films de MIIKE que nous pouvons découvrir dans les festivals internationaux ou dans les rayons de V-Cinema, pour le meilleur ou pour le pire. Avec "Yakuza Apocalypse", on a affaire au pire.
On le sait déjà depuis quelques années, mais malheureusement, MIIKE n’a plus rien à dire. Le réalisateur controversé de "Dead Or Alive" (1999), "Visitor Q" (2001) et "Ichi The Killer" (2001) est devenu un forcené fou furieux constamment dans l’excès et se cantonne désormais à des comédies bouffonnes réalisées à la pelle ("The Mole Song : Undercover Agent Reiji" (2013), "God’s Puzzle" (2008)), de drames foirés et foireux ("Over Your Dead Body" (2014)) et de faux brûlots de violence frôlant l’autoparodie ("Lesson Of The Evil" (2012)).
Avec "Yakuza Apocalypse", MIIKE complète sa collection de comédies poussives et bas-de-plafond, et se permet – au nom du film de genre – toutes les excentricités. Là où Sion SONO parvient à offrir du pur divertissement en restant suffisamment inventif pour faire du bon cinéma, Takashi MIIKE se contente d’insulter l’intelligence des spectateurs avec ce qui se fait de plus bas en matière d’humour. Le film n’est jamais drôle, jamais prenant, jamais crédible (tout autant qu’un film de yakuzas vampires puisse l’être) et surtout jamais intéressant.
Les effets spéciaux sont particulièrement laids (même si certaines scènes jouent volontairement la carte du cinéma fauché avec un comédien en costume écrasant des figurines), la réalisation est bâclée et les scènes de combat sont incroyablement molles, malgré la présence au casting de l’acteur et maître en arts martiaux Yayan Ruhian, découvert dans "The Raid : Redemption" de Gareth EVANS, ici en bien petite forme et qui n’est pas aidé par la réalisation affligeante de MIIKE.
Nul besoin d’en dire plus, on se demande ce qui a bien pu passer par la tête du comité de sélection de la Quinzaine des Réalisateurs…
Critique disponible sur Journal Du Japon