Yor, le chasseur du futur (préhistorique) commence comme un sous Conan crétin agrémenté d'un zeste de Rahan. Le film d'Antonio Margheriti, pardon, Anthony M. Dawson, nous envoie directement dans un monde merveilleux dans lequel les hommes ont des après-ski en fourrure et les femmes portent le bikini en peau de bête tout en gardant une permanente impeccable (les années 80...).
L'introduction est un modèle à montrer dans toutes les écoles de cinéma de bon goût. Reb Brown, brushing au vent, déambule le string à l'air et le torse huilé. Il sauve Corinne Clery et Luciano Pigozzi, pardon, Alan Collins, d'un tricératops carnivore en plastique et elle tombe évidemment folle amoureuse de son regard bovin (celui de Reb pas le tricératops, de toutes façons Luciano lui a crevé l’œil au tricératops).
S'en suivent des péripéties sans aucun sens dans lesquelles Yor et ses deux acolytes croisent des momies, des néandertaliens bleus avec des dents dégueulasses parce que ce sont des méchants et une scène qui nous apprendra comment faire du deltaplane avec un ptérodactyle mort. Évidemment le film est jalonné de phrases philosophicos-débiloïdes ("Derrière ces collines maudites se cache un terrible secret gravé dans le feu de la douleur des hommes" pour la plus connue).
Jusque là complètement crétin le film vire au n'importe quoi grandiose une fois arrivé au dernier tiers. Le peu de sens existant encore vole en éclat et Yor bascule dans le psychotronique en se prenant pour Star Wars. Notre chasseur combat alors des bataillons entiers d'androïdes clones Leader Price de Vador et réussit à vaincre l'Empereur Palpatine (enfin Overlord ici) en pleine descente de Lsd. Yor n'a pas de problème avec les ordinateurs du futur et les pistolets lasers par contre un peu plus avec la physique car empêcher un dictateur sanguinaire d'exterminer l'humanité restante dans une apocalypse nucléaire pour la remplacer par des androïdes obéissants et ainsi devenir le maître du monde (oui, c'est son plan, c'est débile) est assez noble en soit mais le faire en faisant exploser le cœur nucléaire me semble un brin contre-productif. Enfin, ça permet de faire une scène de sauvetage façon trapézistes.
Hilarant !