Cannes, dix-neuvième film
Je ne vais pas vous mentir, c'est LE film que j'attendais de voir à Cannes.
Et je ne vais toujours pas plus vous mentir, j'ai été très légèrement déçu, "La grande bellezza" m'ayant en son temps chamboulé, "Youth" s'est contenté de m'émerveiller.
Il manque en effet à ce film encore un peu d'empathie pour ses deux personnages principaux, qui restent un peu trop à distance raisonnable. Enfin, ceci est à modérer, j'ai noté le film neuf, je parle donc de très légères retouches qui m'auraient permis d'en profiter encore mieux. Bref, on s'attache un peu plus à Rachel Weisz qu'à Caine et Keitel.
Je comprends aussi ceux qui pourraient considérer ce film abcons, artificiel, et prétentieux : le grand soin apporté par Sorrentino au cadre, la mise en scène parfois théatrale, et certains dialogues qui peuvent sonner un peu trop faux ou plutot dialogues peuvent ne pas être appréciés de tous.
Ce n'est pas mon cas : j'ai trouvé que le travail sur chaque plan était formidable, certains sont très beau, d'autres un peu moins, ce qui permet de profiter de chaque instant pleinement sans être victime d'une indigestion de beauté. Les acteurs sont tous très bons, les dialogues, parfois un peu artificiels, sonnent souvent juste et m'ont beaucoup intéressé.
Ces éléments jouent d'ailleurs aussi à établir une constellation de petits moments de rire, souvent amenés de manière discrète.
D'une grande beauté formelle, drôle, mais aussi touchant à un sujet très intéressant, baigné de mélancolie, ce film m'a beraucoup plu !