Les graines du mal

Pourquoi Z dépasse-t-il le cadre du cinéma ?

Je suis un grand fan de cinéma politique. I...comme Icare, La Ligne Rouge, Le Conformiste, Le 7e Juré, L'Aventure c'est l'Aventure, les Sentiers de la gloire, Le corps de mon ennemi, sont parmi mes films favoris, dans des genres différents, mais toujours avec un fort sous-texte politique. Mais Z fait figure de codex dans ce genre !

Z est porté par un casting immense (Montand, Fresson, Denner, Trintignant froid et terrifiant, Perrin, et la magnifique Irène Papas), des acteurs toujours justes, voire habités par leurs rôles, car renforcé par les convictions de chacun de ces acteurs.

Côté réalisation, Costa-Gavras réunit là tous ses gimmicks, ses atouts, qui m'entraînent toujours. Une galerie de personnage, peut-être stéréotypique, mais qui sont autant de coup de pinceaux sur un tableau dépeignant précisant sa société. Un dynamisme dans le montage, dans le scénario, qui nous fait courir derrière l'intrigue, sans jamais pouvoir la rattraper.

Z aurait pu être un documentaire. Sans être érudit sur le totalitarisme, sur l'assassinat de Grigóris Lambrákis, sur Hannah Arendt, sur la dictature des colonels, la véracité transpire de chacun des plans de ce film. Car le film raconte une histoire terriblement simple, terriblement contemporaine. Il est une fenêtre sur notre passé, sur l'histoire du XX° siècle, et possiblement sur notre avenir, en dépeignant nos travers dans notre nature humaine qui sont le terreau de la barbarie.