JUSTICE LEAGUE s'est fait peau neuve. De retour aux manettes, Zack Snyder peut enfin donner sa vision de la Ligue des Justiciers si loin si proche de la désastreuse version tronquée de 2017.
Avec sa durée homérique bien rythmée et en aucun cas gênante, développer des personnages s'avère plus simple. Là où en 2017, Cyborg et Flash se voyaient charcutés au montage, ils prennent enfin toutes leurs dimensions sachant qu'ils sont centraux à l'intrigue. Le premier se révèle être la véritable ancre émotionnelle du long-métrage et l'autre la résolution épique bien mieux amenée d'un climax bien plus convaincant. Le réalisateur a aussi la possibilité d'inclure divers personnages secondaires sans alourdir le film et, même si le caméo d'un membre bien connu de la Ligue se veut balourd, tout cela reste solide. On pourra arguer que le film perd un peu de sa puissance dans son dernier tiers et s'emmêle parfois dans un scénario nébuleux malgré sa simplicité, on retiendra plutôt sa recherche de l'épique, du poids du deuil et de la terreur de perdre ses proches dans une vie où la puissance équivaut à se sacrifier. Très beau dans ce 4/3 pictural, de nombreuses scènes marquent par leur gigantisme exacerbé. Surtout, hanté par la mort, JUSTICE LEAGUE donne une dimension réellement tragique à l'ensemble et une tension palpable où la fragilité de chaque héros, et finalement du groupe, confère une dimension intime à cette épopée.
Difficile de s'étendre en si peu de lignes sur les qualités et défauts de ce JUSTICE LEAGUE. Paradoxal et monstrueux de par sa genèse, on y retrouve tout ce qui fait le style de Snyder. Pour le meilleur et pour le pire.