C'est quand même intéressant de pouvoir comparer ce que peuvent faire deux réalisateurs avec le même matériau de base. Les Director's cut sont devenus monnaie courante. Il arrive aussi assez souvent qu'un réalisateur soit remplacé, mais je ne sais s'il existe d'autres cas de figure où il nous ai donné la possibilité de voir deux versions du même film par deux réalisateurs différents, avec peu ou prou les mêmes rushs à disposition. Les spécialistes, les vrais savent (!) et ne manqueront pas d'enrichir ma culture défaillante.
- D'ailleurs il me vient une idée géniale. Tous les 4 ans: Des Jeux Olympiques des réalisateurs style "figures imposées" comme au patinage artistique -
OK, Whedon part avec un gros désavantage, il doit remplacer Snyder après que la fille de celui-ci se soit suicidée. Il doit donc composer avec ce qu'il trouve, même s'il va tourner des scènes supplémentaires. D'un autre coté, à l'époque la Warner, comme beaucoup de studios, n'a pas ménagé Snyder en imposant beaucoup de contraintes et pour finir, le chaos total.
Le Snyder Cut redonne un sens au métrage, avec par exemple, une plus grande importance donnée à Flash. Dans la version Whedon, c'est comme si celui-ci ne connaissait pas le personnage et ses skills (remonter le temps, vitesse lumière interdite mais possible).
Idem pour Cyborg qui était glacial dans la version 2017, et qui à une vraie histoire en 2021 et gagne en épaisseur. On sent d'ailleurs que les plans ont été tournés dans ce but et que tout prend enfin sa place. Franchement, pauvre Whedon, comment faire une fois qu'on te donne les rushs façon puzzle pour deviner ce que l'autre avait en tête.
Le traitement de Diana Prince est également meilleur que chez Whedon mais aussi que chez Patty Jenkins. Et là c'est le drame, Patty, elle va bientôt en être à 3 films sur Wonder Woman et Snyder en 50 minutes lui donne plus d'épaisseur. Les combats sont badass, elle est badass. A la place de Gal Gadot je porterais plainte.
BatFleck est aussi mieux traité mais est toujours un poil sous exploité, je trouve. Aquaman fait du Aquaman, no comment, circulez y'à rien à voir. Cavill n'a toujours pas de moustache, mais une nouvelle skin refusée par la Warner en 2017.
Et chez les méchants the big boss est de retour, un peu, après avoir été coupé au montage en 2017, quand en revanche Steppenwolf, pourtant pimpé à mort, est toujours aussi creux et peine à inquiéter. C'est je crois le point faible chez DC.
La version Whedon (The Avengers, Avengers: Age of Ultron) est trop chelou avec son humour lourdingue - qui est plus réussi dans le MCU - alors que l'univers de Snyder est plutôt sombre, comme celui de son pote Nolan.
Il me plait bien ce cut, il est cohérent, il aurait pu durer 5 heures que je me serais repris un café avec plaisir. C'est pour moi le meilleur DC après les Nolan. Dans l'épilogue - oui le film est chapitré au cas ou on aurait du mal à suivre - Snyder joue l'ouverture et laisse entrevoir ce qui aurait pu être la suite de JL avec l'introduction de deux nouveaux personnages qui à défaut d'être une réussite donne envie d'en voir plus et c'est bien là le principal. Snyder et Nolan étant toujours producteurs chez DC, et même si tout dit le contraire, il n'est pas impossible que cette suite existe un jour. May the hashtag Force be with you.
Apres #ReleaseThe SnyderCut je prédis une belle carrière au #RestoreTheSnyderVerse mais je doute que cela se concrétise.
Je suis pas un fan de Snyder, à vrai dire de sa filmo je n'ai aimé que Watchmen. Mais pour le coup je l'avais vraiment aimé celui-là. Alors c'est vrai qu'avec 4 heures Snyder avait le temps, le luxe, de développer son bébé et de faire son deuil, on retrouve d'ailleurs, comme dans Watchmen, Hallelujah de Cohen interprété par Alice Crowe - chanson préférée de sa fille décédée - et la boucle est bouclée. RIP. La BO est très personnelle et bourrée de références qui ne sont pas pour me déplaire.
Cette nouvelle version donne raison aux réalisateurs et à leur vision créatrice VS studios, managers, bureaucrates et autres vampires. Putain qu'on les laisse bosser! Chacun son taf.
Cette fois-ci, nous simples spectateurs, sommes je crois gagnants. On y gagne une meilleure version du film. Et s'il y'en a qui préfèrent le premier, on peut toujours dire qu'on à eu deux films pour le prix d'un. Chacun choisira sa version.
Ce qui fait de ce Snyder Cut un précédent c'est aussi que les spectateurs peuvent aujourd'hui clairement influer sur l'avenir d'un film. Mais pas tous les spectateurs, ni vous peut être, ni moi, uniquement la petite fanbase active sur les réseaux.
Pour le meilleur comme pour le pire.