"Zelig" est un exercice de style signé Woody Allen, tourné à la manière d"un documentaire d'époque essentiellement dialogué en voix off, et utilisant des images d'archives dans lesquelles sont incrustés les personnages joués par Woody lui-même ou Mia Farrow.
On y suit les aventures de Léonard Zelig, qui a une telle volonté de ne pas être différent des autres qu'il finit par prendre leurs caractéristiques physiques ou leur identité à la manière d'un caméléon.
Le propos reste allenien et profondément autobiographique avec les grandes obsessions ou passions du réalisateur, de la psychanalyse au nazisme ( le juif Zelig va jusqu'à épouser la cause d'Hitler à Berlin en 1936 dans une scène réjouissante) en passant par le base-ball , le jazz ou même les relations adultères ( sa multiplicité de personnalités lui donne l'occasion mais aussi l'excuse de contracter des tas de mariages simultanément) Woody Allen en profite pour égratigner son Amérique capable d' idolâtrer ses héros un jour et en faire des paria le lendemain.
On rit souvent des apparitions en arrière-plan de Zelig, de ses différentes apparences ( gros, chinois, indien, noir, moustachu, ...) et de ses mines de clown lunaire, débarrassé ( pour une fois) de sa volubilité.
Un moment très plaisant et un film unique dans son genre, même si on peut lui préférer ses grands classiques ( "Manhattan", "Annie Hall", "Radio Days",...)