24 heures après avoir vu Argo, je persiste et signe dans le thriller d'espionnage en regardant Zero Dark Thirty. La comparaison avec le film de Ben Affleck s'arrêtera là, car le nouveau long métrage de Kathryn Bigelow est sensiblement différent.
Zero Dark Thirty est-il un film indispensable ? Voilà la première question qui me vient à l'esprit au bout des 2h30 de visionnage, et j'aurais tendance à répondre NON. Les premières minutes frisent le ridicule, et l'on se demande à quoi peuvent servir toutes ces séances de tortures, au-delà de la simple dénonciation de pratiques douteuses. Beaucoup trop de scènes se révèlent être agaçantes et surtout sans enjeu concret. Des allées et venues incessantes entre bases militaires et bureaux de la CIA, parsemées de quelques attentats impromptus : ça va bien un moment, mais c'est pas vraiment ce que je veux voir... Jamais Kathryn Bigelow ne prend le temps de se poser et de proposer un vrai point de vue, une vraie vision de ce fait réel. Et ça, je trouve que ça manque terriblement au long métrage.
Si j'ai préféré la deuxième partie, qui déroule enfin un traitement quasi documentaire, basé sur des investigations solides et rondement menées, à peu près tout ce qui se passe autour m'a gêné ou m'a peu emballé. Au final, on ne sait jamais quelles sont les réelles motivations de Kathryn Bigelow : film d'espionnage ? film dénonciateur ? docu-fiction ? Beaucoup de séquences m'ont laissé sur le banc de touche, à me demander quel est le vrai but de cette histoire dont on connait déjà le dénouement.
Cela dit, Zero Dark Thirty possède quelques qualités qu'il est difficile de lui ôter : mise en scène relativement efficace (quoique souvent maladroite, rien qu'à voir la caméra tremblotante), film très fourni et très documenté qui nous apprend de nombreuses choses, tensiomètre en ébullition avec notamment le raid final, psychologie de bas étage mise de côté pour ne s'intéresser qu'à la traque, acteurs au diapason, photographie réussie, dialogues assez riches (même si le film est un peu bavard).
En somme, si la dernière partie du film a réussi à me captiver, le reste m'a laissé assez froid et passif, sans vraiment saisir ni comprendre le message véhiculé. Pour preuve, j'ai plus été réjoui des rôles secondaires que de certaines scènes-clés, avec par exemple la présence de Mark Strong, Kyle Chandler ou encore James Gandolfini.
En fait, je crois qu'il est simplement temps de tourner la page une bonne fois pour toute sur ce bout d'Histoire, avant qu'on atteigne l'overdose de films post 11 septembre. C'est comme si j'avais l'impression d'avoir déjà vu ce film de nombreuses fois...
Loin d'être raté et avec des qualités qui lui sont propres, Zero Dark Thirty n'est pas la réussite que j'espérais tant. Juste une question de feeling, rien de plus. Par ailleurs, ceci est une critique à chaud, presque imposée, car j'ai bien peur d'oublier une bonne partie du film dans quelques jours...
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