Alors Alors Zero Theorem, c'est comment dire ... ultra-zarb. Les acteurs sont bons, Christoph Waltz est complètement à l'inverse de ses rôles chez Tarantino (renfermé, dépressif, limite-schizophrène) et Mélanie Thierry un réel plaisir pour les yeux.
Par contre, si visuellement il est très correct et qu’on retrouve tout le style de Gilliam, le budget a dû être très serré : les décors ne sont pas en carton-pâte mais limite. Si le côté cheap fait intégralement partie de la patte Gilliam et ce depuis toujours, depuis même les Monty Pythons, c'est quand même là qu’on voit la grande différence entre Gilliam et les Wachowski : les trois sont barj et ont des univers excellents mais les Wachowski sont franchisées Warner alors que Gilliam doit toujours courir les producteurs pour pouvoir financer ses films et ça se voit à l’écran.
Malgré tout l’ambiance est prenante, proche de celles de Brazil et l’Armée des douze Singes, concluant ainsi une trilogie dystopique et l'univers cyberpunk et ses conséquences sur la société m'a énormément fait penser au comic-book Transmetropolitan.
Après l’intrigue m’a déçu, chaque facette n’est pas assez développée, on reste sur sa faim. C’est là le grand problème de ce film : faire du déjanté pour faire du déjanté ce n’est pas suffisant, même pour un Terry Gilliam. Il y a de très bonnes choses : le theorem zero et ce qu’il implique, les interactions entre les personnages, le jeu de Waltz … mais il manque un petit quelque chose pour en faire un ovni inoubliable du cinéma.