Gilliam retourne aux sources avec cette dystopie Kafkaïenne dans la lignée de Brazil. Comme souvent la production a été laborieuse et le film s'est soldé par un échec commercial, mais ceci n'entame toujours pas le morale de Terry contrairement à celui de ses producteurs. C'est donc avec des moyens plus modestes et un tournage délocalisé en Roumanie que le projet s'est monté avec la caution d'un casting prestigieux.
La conséquence de ce resserrage des cordons de la bourse c'est un retour à l'artisanal by Gilliam que l'on avait un peu perdu dans l'imaginarium du docteur Parnassus. La jungle de câbles informatiques étouffe le cadre à l'instar des écrans façon Big brother qui oppressent les personnages. Gilliam adapte cette surveillance via moniteurs aux tablettes modernes et dénonce le ciblage publicitaire à la mode en poursuivant le héros dans la rue avec une fenêtre de pub.
Malgré quelques bonnes idées l'ensemble n'est pas très avant-gardiste mais le style Gilliam a son charme. Tout est fait pour renforcer la confusion à tel point qu'on a du mal à suivre l'intrigue. Le membre des Monthy Python remet sur la table le sens de la vie avec cette fois une approche plus mathématique. Christopher Waltz en mode Pythagore chauve doit résoudre le fameux théorème zéro sensé démontrer la futilité de l'existence.
Waltz n'est pas franchement dans son élément ici, plus à l'aise avec les longs baratins Tarantinesques. Le reste du casting par contre fonctionne bien, le jeune Lucas Hedges se dessine une carrière prometteuse et les traditionnels Tilda Swinton ou Peter Stormare sont au rendez-vous comme si leurs gueules les destinaient au rôle du marginal de service.