C'est toujours avec beaucoup d'impatience que l'on attend un nouveau Gilliam. Cette année, l'ancien Monty Python revient avec le dernier film de sa trilogie dystopique entamée avec "Brazil" et "L'armée des 12 singes".
Tout y est : scénario alléchant, casting de marque, décors foisonnants, détails subtils et mise en scène onirique. L'excellent Christoph Waltz, enfermé dans son église à laquelle s'est greffé un Sexshop et surveillé par une caméra fixée sur le corps du Christ, nous plonge dans un monde orwellien tout aussi effrayant que comique. On est frustrés de ne pouvoir saisir tous les détails du décor et toutes les subtilités des dialogues, tout va très vite et à la fois si lentement. La caméra flottante propre à Gilliam nous empêche de trouver des repères et l'on se retrouve, comme le personnage principal, perdus dans un monde chaotique. On a également le droit à de multiples références à "Brazil", mais aussi "Matrix" ou "Existenz"et même peut-ête un peu de "The Fountain". Quel plaisir de voir aussi Matt Damon, Tilda Swinton, David Thewlis et Peter Stormare dans des rôles aussi déjantés ! Gilliam se moque de tout, des codes, de nous, du futur, de la société et l'on aime ça. Tourné en un mois seulement et avec un budget de 8 millions de dollars le film contient énormément de bonnes choses et pourtant, il manque un petit quelque chose pour le faire décoler. Peut-être ce manque provient-il du fait que Gilliam n'a pas, contrairement à ses précédents films, écrit lui-même le scénario, d'où l'absence de certains brins de folie qui font, d'habitude, sa singularité.
Mais comme souvent avec lui, la magie n'opère qu'après plusieurs visionnages. Il faudra donc attendre quelques mois et la sortie DVD pour revoir le film et en apprécier toutes ses subtilités. En attendant, si vous souhaitez découvrir le nouveau Gilliam, cherchez bien car il n'existe que peu de copies distribuées.
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